Sonnez tous les millions

Sonnez tous les millions



Sonnez ! Tous les millions, tous les milliards

Sortez, débordez de vos banquières niches

De ces résidences de riches loin des regards

Où vivent ces repus qui blasés s’en fichent

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Regardez les se plaindre de la grande misère

Ils s’arrangent pour qu’elles ne les dérangent

Ils bouffent l’insensé frivole sans manière

Et se repaissent des esclaves sueurs étranges

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Ils pleurent tous, la perte de pauvres petits sous

On les leur pique médiocrité du profit insipide

De ceux, esclaves modernes, toujours intrépides

Qui leurs crachent au visage, , insoumis trop saouls

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Au sommet haut d’une poussée rédemptrice

Ils donnent un menu fretin pour la bonne œuvre

Que l’on appelle humanitaire, belle séductrice

Pour devenir ces braves sauveurs, tout un leurre

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Moi le mécréant je voudrai votre placide avis

À quoi vous sert vos fortunes d’or; Subtilisées

Au courage de ces pauvres humains assouvis

Que votre vie ne saura en son temps dilapider

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Où se trouve votre bonheur, indescriptible du tout

De vos espérances saturées où ne se bruite le désir

Je vous montre du doigt, fortuné fric de la boue

Où l’amour de la chair reste l’emblème du pire

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Regardez la misère, quelle vous colle à la peau

Sentez vous sale de la crasse des sages damnés

Ne jouez plus au surplus du marché de l’oripeau

Mais recrachez ces millions, ces milliards stockés

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Ne priez pas, ne pleurez pas, rien ne vous sauvera

Vous serez dans la crainte comme tous vos soumis

Rejeter au néant, néant du néant où rien ne survivra

Et votre fortune s’incinérera à la poussière des punis.

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Bonjour Féra,

Sonnons les millions, espèces trébuchantes, sans corps ni âmes, fantômes du labeur... un poème qui n'a pas fini de s'écrire

Ton poème me fait penser à Léo Ferré avec sa chanson Madame la misère

Madame la misère écoutez le vacarme
Que font vos gens le dos voûté la langue au pas
Quand ils sont assoiffés il ne soûlent de larmes
Quand ils ne pleurent plus il crèvent sous le charme
De la nature et des gravats

Ce sont des suppliciés au ventre translucide
Qui vont sans foi ni loi comme on le dit parfois
Régler son compte à Monseigneur Ephéméride
Qui a pris leur jeunesse et l'a mise en ses rides
Quand il ne leur restait que ça

Madame la misère écoutez le tumulte
Qui monte des bas-fonds comme un dernier convoi
Traînant des mots d'amour avalant les insultes
Et prenant par la main leurs colères adultes
Afin de ne les perdre pas

Ce sont des enragés qui dérangent l'histoire
Et qui mettent du sang sur les chiffres parfois
Comme si l'on devait toucher du doigt pour croire
Qu'un peuple heureux rotant tout seul dans sa mangeoire
Vaut bien une tête de roi

Madame la misère écoutez le silence
Qui entoure le lit défait des magistrats
Le code de la peur se rime avec potence
Il suffit de trouver quelques pendus d'avance
Et mon Dieu ça ne manque pas

merci à vous de m'avoir lu

les ans, les decennies, les siècles passent mais les valeurs morales de l'humanité ne changent pas et tous les poétes réécriront des textes semblables qui ne se départissent pas.

je ne connaissais pas ce texte de lèo férré, merci cher sandipote je l'ai fort appécié

on pourrait dire simplement : c'est la vie

alors on ne peut en ce cas qu'en décrire son injustice.

amitiés pôétiques

féra