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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 Confidences d'un meurtrier

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Frollo
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MessageSujet: Confidences d'un meurtrier   Confidences d'un meurtrier EmptyMar 31 Juil 2012 - 22:31

Confidences d'un meurtrier


Elle m'avait tenté, la Mort, la belle Mort…
Et je l'ai fait, hier, je l'ai tué, la femme
Innocente au regard flamboyant dont la flamme
S'est éteinte au lever du jour, et de ce port
Où j'avais débarqué la veille au soir j'ai vu
La chambre ensanglantée brûler, restes imbus

D'un bonheur immortel gravé dans ma mémoire !
Gonfle la voile, ô Vent ! Allons-nous en ! Fuyons
L'atrocité, fuyons des hommes les jurons,
Volons la Liberté avecque nos mains noires
De sang coagulé, échappons à ces rustres
Qui pourchassent ainsi, eux qui se disent justes.

Il joue de mes cheveux, le Vent, et le bateau
S'en va au loin, voguant, les vagues pourfendant
Contre le bois lustré s'éclatant vainement.
Je tressaille de froid, comme dans mon château
Quand se lève la brise. Alors je me souviens
De cette excitation qui me prit quand me vint

Cette dive beauté qui au coin d'une rue
Devant moi est passée. Je l'ai suivis, pressé,
Réfléchissant les yeux sur ses formes rivés.
Elle se retourna, et pris au dépourvu
Sous son regard mielleux dénué de frayeur
Elle me conduisit chez elle où le labeur

L'attendait patiemment. Me jetant sur son corps
Qu'elle me dévoila, le couvrant de baisers,
Grandissait en mon sein l'envie de posséder.
Sortant mon membre dur et l'enfonçant à tord
Sous mes doux soupirs réprimés pendant des mois
La désirée, en vain, se débattait sous moi.

Yeux de larmes luisants, les cuisses resserrées
Contre elle mais souillées, dans un coin se terrait
La victime apeurée. La terreur fleurissait
En son cœur quand survint, heure miraculée,
Ultime élévation, la fin de son calvaire
Alors que j'éjaculais sur son pourpre suaire.

Tombant à ses genoux, se noyant dans ses pleurs,
Je sorti mon couteau et le lui enfonça
Dans son bras découvert. De douleur elle hurla.
Saisissant l'oreiller, je mettais fin aux peurs
D'être entendu, étouffant ses cris. J'abattais
L'arme sur son linceul, et ce sans m'arrêter.

Cela faisait longtemps qu'elle ne respirait
Mais je continuais de la frapper, la morte.
Le sang dégoulinait et ce jusqu'à la porte.
Essoufflé, j'arrêtais et me reposais.
Soulevant l'oreiller, une satisfaction
S'empara de mon âme devant l'effraction.

Méconnaissable était le visage explosé
Et souillé d'impur sans de prostitué
Que, grâce à Dieu, j'ai pu, après l'acte, tuer !
La rage se calmait dans ma tête exposée
Aux tourments infernaux de ma violence pure
Forgeant ma personne au cœur indomptable et dur.

Le cadavre dormait dans ce précieux silence
Mortuaire. Visage apaisé encadré
De la toison dorée qui rougeoyait, semblait
Sourire le trou noir du crâne d'impuissance.
Eclata le soudain rire aphrodisiaque
De mon âme vendu au grand Démoniaque !

Délaissant les restes, je m'en allais des lieux
Sans avoir un remords, le sourire élevé.
— Ô Méphistophélès ! Le sang s'est déversé
Et coulera au Styx ! Ô mon maître, des cieux
Rouges et capricieux résonnait le tonnerre,
Divine colère ne m'intéressant guère.

C'est moi, homme marié, qui ai subit les charmes
De cette tentation. A présent adultère,
J'ai fais un meurtre plus atroce que la guerre,
Et quelle boucherie ! Je pleurs… Sortez, mes larmes !
De mes yeux je vous chasse enfin, larmes de sang !
Mais Rédemption ne peut me revoit comme avant.

Sur mon bateau je suis tout ces pêchers commis ;
Je fuis la main de l'homme et la colère* de Dieu.
La déferlante arrive enfin pour moi, le vieux
Criminel soucieux de s'évader, impuni.
Le navire se noie. Ô Mort, délivre-moi !
Mais je survis pour mourir sous l'humaine loi.

Frollo.

*synérèse
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MessageSujet: Re: Confidences d'un meurtrier   Confidences d'un meurtrier EmptyMer 1 Aoû 2012 - 18:02

En poésie, une synérèse consiste à prononcer en une seule syllabe deux voyelles contiguës dans un même mot.
Regrettant mon amour et votre fier* dédain.

Je fuis la main de l'homme et la colère* de Dieu. = 13 (co-lè-re)
Je fuis la main de l'homme, la colère de Dieu. = 12 (on lit Dieu) Là, il y a diérèse

Que, grâce à Dieu, j'ai pu, après l'acte, tuer ! = 12

Pour t'aider :
https://www.forum-poetique.net/h5-dierese-et-synerese

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MessageSujet: Re: Confidences d'un meurtrier   Confidences d'un meurtrier EmptyMer 1 Aoû 2012 - 18:06

Très beau travail !
Mille bravos
Bravo

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