Les vers

Les vers sans doute à leur insu
En allant innocents et nus
Viennent offrir à la nature
Le secret des vertes pâtures
 
Ils labourent sur leur chemin
Leur itinéraire incertain
Ils rendent son souffle à la terre
Et fertilisent la jachère
 
Des vers j’en veux dans mon cerveau
Pour qu’y fleurissent à nouveau
Sous leurs caresses dispersées
Les narcisses et les pensées
 
Que dans ses circonvolutions
Ils entortillent leurs sillons
Pour qu’y descendent les racines
Des soucis et des capucines
 
Que mon esprit devienne un champ
Où pourrait naître quelque chant
Et peut-être entre deux neurones
Des roses et des anémones
 
Ils remontent des profondeurs
Un peu d’inconsciente pudeur
Qui arrivée à la surface
Laisse une singulière trace
 
Les vers qui tournent tout le jour
La matière de leur labour
Laissent choir dans les ventricules
Négligemment leurs turricules
 
On voit parmi ces tortillons
S’épanouir les dandelions
Qui laissent voler leurs akènes
Au son de nouvelles rengaines
 
Les vers sont souvent négligés
Méconnus ou vite jugés
Pour une action trop discrète
Transmise par quelques poètes
 
Laissons-les courir nos cerveaux
Même s’ils ne sont pas très beaux
Pour que dans l’aire préfrontale
Fleurisse une prairie mentale

Superbes bouquets d'images, Atsen ! Bravo et merci pour le partage.

Amitiés.

Roger.

Bonjour Atsen,

Beau chant pour les vers encore trop mal aimés qu'ils soient de terre ou de poète!

Merci

Amicalement

Vero