La guerre des pierres

C’est pour toi Terre promise, Terre démise, Terre barbare
Que je m’en vais aujourd’hui, tiraillé par l'espoir.
Je m’en vais, tu le sais, mourir pour ta gloire.
Et pourtant je n’entends aucun son autre que celui du devoir.
Et pourtant je n’entends que le son des feux d’artifices du soir.
Je m’en vais, tu le sais, mourir pour ta gloire
Que j’aime tant sans la connaître. Mais est-il trop tard ?
C’est pour toi Terre prise, Terre qui m’attise, Terre-Mère de mon histoire.

Ce n’est pas une fête que l’on célèbre mais un carnage,
Une fuite futile qui m’a faite oublier mon âge
Et m’a armé d’acier et de pierre. Dieu, donne-moi le courage
D’aller de l’avant, de donner à mes enfants un héritage,
D’aller de l’avant, vers ton Royaume ; accepte-moi, Toi qui es Sage
Et m’a donné la vie. Je te la rends à présent, au nom de ma rage.
Une fuite se prépare. C’est l’existence que je soulage ;
Ce n’est pas un meurtre que l’on pleurera, mais l’aube d’un dynamitage.

J’ai vu dans tes yeux la fatalité, petite sœur,
Comme une lueur qui me disait « vas-y sans peur mon frère». Sans peur
De ce qui allait suivre. De l’explosion de sentiments et de douleur.
Écoute, c’est l’horlogerie finale qui compte les dernières secondes de nos cœurs.
Écoute nos corps qui ne forment plus qu’un. Je crois qu’il est l’heure
De se quitter pour toujours, Toi que je ne connais pas, toi que je pleure
Comme je t'emporte vers l’Éternité sans toutes ces horreurs.
Car j’ai vu dans tes yeux l’innocence et la chaleur.

Un poème puissant  et malheureusement  réalité. QuIl exprime aussi la fatalité,  comme une impuissance face à une force qui dépasse cet homme.
merci