Tête lune morte

Tête lune morte

Ma tête lune morte œil aveugle des cieux
Voyage sur les pas du soleil de loin
Errante dans les fumées de feux
S’habille de suaire sombre sans fin

Dans mes bras branches d’un arbre de chair crue
Coulent la sève rougie dans les peines
Mains aux doigts ramures effilées nues
Se couvrent d’un gan bleu de douleur pleines

Dans l’aubier des grains de brume
Usinés dans la noire déprime
Où l’idéal brûle se consume
Mélange de vapeur de filtres d’écumes
Baves encres de ma plume

Sur les bras des écailles s’imbriquent
Fruits aux racines dans les scissures
Où les maux s’invitent comme des tiques
Suçant dans les profondes blessures

Comme un poulpe avec ses tentacules
Dans le temps je navigue dans la mer des fiels
Dans la marée sans clair de lune mon corps joue s’use
Avec l’encre noire je voile ma crise

Dans le désert je plane sur les dunes
Avec des processions dans mes veines
Etres sans terre sans eau sans hymne
Trouvant en mon cœur un temple pour alléger leur peine

O mains du soleil battant le noir sur l’enclume
Peux-tu déborder des forges et des fours
Pour fondre le fer des amertumes
Eteau aux mâchoires que la tristesse lime

» L'amitié est morte
» Une matinée morte
» Morte-saison.
» Nature Morte
» MORTE LA BETE