Je sais si peu

je sais si peu, si peu de choses
Je suis en quête permanente
J'ai l'univers à découvrir
Le temps ne permet pas de pause
A une vitesse étonnante
Il passe en instants à saisir

J'ignore tant de paysages
Tant de reflets, tant de couleurs
Que je me sens tout démuni
Au moindre grondement d'orage
Je crains que des vents de malheur
M'envahissent d'ignominie

Il me faut capter sans retard
Toutes les évasions possibles
Me rafraîchir, me tonifier
Mettre mes rancœurs au placard
Prendre la vilénie pour cible
Jouir de la vie, la glorifier

J'ai hâte de porter mes yeux
Plus loin que le bout de mon nez
Jusqu'au plus large champ visuel
Pour mieux saisir le merveilleux
Qui va surgir et m'étonner
Soudain dans le flux perpétuel

Avec un regard de badaud
Je cherche le trait de lumière
Je traque le miroitement
Qui donne à l'éclat un écho
De la lueur toute première
A l'ultime scintillement

Je côtoie la branche et la feuille
Le frais pétale et son parfum
Le plein soleil et sa palette
Il me faut éponger mes deuils
Il me faut apaiser mes faims
Passer au travers des tempêtes

Il me faut percer des mystères
Interpeller des vents d'ailleurs
Jusqu'aux espaces reculés
Il me faut parcourir la terre
Goûter à ses fruits les meilleurs
L'escalader, la dévaler

Le dos aux vapeurs qui polluent
A peine quitter le sommeil
Aux feux de l'aube je m'enivre
Et les rayons qui m'éberluent
Me garde les sens en éveil
Renforcent mes raisons de vivre.