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MélieCendres Grimoirien
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| Sujet: Migration Jeu 6 Déc 2012 - 12:04 | |
| L'hiver a ses rues,verglacées de rhumes.Et ses femmes penchées qui achètent humblement des fruits et des légumes. La foule est glacée presque de joues bleues.Peintures affriolante de bonnets et d'écharpes.Les talons vont par deux,les cabas se mélangent,un marchand très loquace rassemble ses clientes.Des petits rires coquets sortent des étalages, et se perchent aux fenêtres: On dort à l’intérieur.
Une femme est passée comme un Lys en décembre,elle a fané si vite au bout de cette rue! Le bistrot se remplit, de fumeurs anodins, qui parlent de chevaux et du temps de demain. Un couple se dessine, sous les arbres sans feuilles. Deux enfants du village, leurs joues sont lumineuses d'éclats de rire! Par dessus les toits fatigués, s'élève la montagne, coiffée par un nuage, limpide et coloré. Une veuve qui passe joue sa gamme de silence, et le vent dans sa traîne, celui de sa misère en séchant les sourires. Tous les gens ont froid à part le ramoneur qui est l'ami des chats, il les suit aux gouttières et se moque du monde.
En bas la librairie est triste, car son meilleur client est parti cette nuit: un homme à l'âme d'enfant .Et tombe les gouttes de pluie, et le verglas d'esprit, à en remplir des chopes, aux portes de l’échoppe. Le libraire à pleuré lui! C'est un vieux bonhomme, plus vieux que sa boutique, il aimait ce gamin perdu derrière cet homme, qui restait là des heures, dans l'épaisse poussière, qui poudre les bouquins.
Une môme est déçue, elle est belle et discrète, et sous son manteau clair, et, sous sa manche usée, on n'entend pas ses larmes.Et un avion s'envole direction le brésil,remplis de vagabonds;des barbus,des très pâles,des fous, des suicidaires,des riens,des presque-morts.
L' Homme-Enfant se demande, s'il est seul fugitif, puis il se dit qu'au fond on l'est toujours un peu, quand on est en partance.Les cris de l'avion qui décolle, lui rappellent sa mère inquiète mais bienveillante.Et les disputes aiguës, et les bruits des rancoeurs.
Le bitume à Rio répond curieusement, aux talons qui se hâtent.L'enfant enfoui dans le corps de cet homme est assis à la table d'un bar.Dehors,il prend un verre. C'est une voix sans au revoir qui l'a mené ici.Que raconte cette ville, où s'égarent des idées, qu'on bariole en un soir,loin d'une solitude étouffante!Et où sont les artistes qui palpent la tristesse où est le spleen où sont les restes?
Un homme fume la pipe, la sur le trottoir, c'est sans doute un poète ou seulement un comptable. La rue est délivrée, le vent s'agrippe et joue, il annonce la nuit.Les tables sont rentrées,l'ombre de l'homme triste comme un enfant s'éloigne,frottant les réverbères, et il remonte son col pour réchauffé l'âme d'enfant qu'il trimbale.
Et la môme déçue, pleure sous sa manche,personne n'entend ses larmes,personne, pas même cette âme d'un enfant,l'hiver se colle à elle, l'hiver se colle à lui, seul présent après ce fugitif instant...
Dernière édition par MélieCendres le Jeu 6 Déc 2012 - 12:49, édité 4 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Migration Jeu 6 Déc 2012 - 12:26 | |
| Une petite nouvelle en prose ? Non difficile de qualifier cette page en tant que prose, car elle est baignée de poésie. De belles descriptions transcendées par des images métaphoriques. Mais c'est tout de même un petit bout d'histoire. Un fil conducteur : un crépuscule d'hiver, à l'intérieur duquel, plusieurs morceaux de destins, s'entrecroisent. Des plus légers au plus graves. Le tout se lisant, sans l'impression de quitter, le décor planté. Je trouve ces petits bouts d'instants très joliment racontés, même, quand ils gardent leurs brusques et bruts réalismes. Pour moi cela représente comme un petit exploit, tellement je ne me sens pas capable, d'écrire un morceau de prose, sans échapper au prosaïque (ou prosaïsme ?). Cela me fait comprendre, que l'on peut s'exercer à faire de la poésie, en respecter les règles, mais que même en aimant la poésie, savoir s'exprimer d'une façon naturellement poétique, cela ne s'improvise pas. |
| | | MélieCendres Grimoirien
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| Sujet: Re: Migration Jeu 6 Déc 2012 - 12:45 | |
| - Evelyne* a écrit:
- Une petite nouvelle en prose ? Non difficile de qualifier cette page en tant que prose, car elle est baignée de poésie. De belles descriptions transcendées par des images métaphoriques.
Mais c'est tout de même un petit bout d'histoire. Un fil conducteur : un crépuscule d'hiver, à l'intérieur duquel, plusieurs morceaux de destins, s'entrecroisent. Des plus légers au plus graves. Le tout se lisant, sans l'impression de quitter, le décor planté.
Je trouve ces petits bouts d'instants très joliment racontés, même, quand ils gardent leurs brusques et bruts réalismes. Pour moi cela représente comme un petit exploit, tellement je ne me sens pas capable, d'écrire un morceau de prose, sans échapper au prosaïque (ou prosaïsme ?).
Cela me fait comprendre, que l'on peut s'exercer à faire de la poésie, en respecter les règles, mais que même en aimant la poésie, savoir s'exprimer d'une façon naturellement poétique, cela ne s'improvise pas. je ne sais meme pas quoi dire :Oups: merci^^ evelyne | |
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