Le maréchal-ferrant

Le maréchal-ferrant

Il flatte l’encolure au cheval qui frisonne,
Lui murmure des mots avant que de s’asseoir
Pour enlever la corne à l’aide du boutoir*
Dans le matin naissant d’un printemps qui bourgeonne.

Il pare le sabot et tandis qu’il fredonne,
Il affine le pied avec son vieux brochoir*
Pendant que le foyer illumine le noir,
Et que le fer nouveau tout de rouge rayonne.

Puis il l'ajuste enfin au pied de l’animal,
Le fixe de ses clous sans blesser le cheval
Qu’il laisse enfin partir, regardant son allure.

On le dit maréchal-ferrant de son état,
Qui soigne bien des maux ou toute autre blessure,
Et garde ses secrets comme secrets d’Etat.

© Pagnolesque


*boutoir : outil formé d’une lame servant à enlever l’excédent de corne
*brochoir : espèce de marteau appelé aussi mailloche servant à affiner le sabot