Cette chaise

La salle rétrécit. Les murs s'effondrent. Pourtant je reste-là, assis sur cette chaise, au milieu de la pièce. Du sol le niveau de l'eau augmente. Je reste-là. Des lianes tombent du plafond. Non, ce sont des serpents. Vont-ils me mordre ? Il y a des chances. Mais je reste-là, assis sur cette chaise.

Il n'y a plus de salle. Que de l'eau, à perte de vue. La chaise est là, sous mes cuisses, sur l'eau. Les serpents ont disparut. Ce sont des sirènes qui m'enlacent et se tortillent autour de mon buste, de mon cou. Je ne fuis pas, je reste-là, assis sur cette chaise.

Le ciel est bleu, une colombe passe. Mes pieds s'enfoncent dans le sable chaud. Des indigènes me parent de fleurs multicolores. Je reste-là, assis sur cette chaise.

Le temps, il s'écoule. Mais je reste. Les gens fuient, apparaissent et disparaissent. Moi, je demeure. Un craquement, je tombe à terre. Je me lève, je pleure. Cette chaise, elle est morte, elle ne respire plus. Cette chaise, c'était la mienne.

Le soleil se couche pour ne plus jamais se relever, je m'endors enfin.