TU TE TENDS

Tu te tends !



Tu te tends comme un jonc sous la brise, tu vibres aux cordes du silence ; et tu palpites, luciole impudique livrée à la solitude des corps déchus. Tu creuses tes reins sous le joug de l’inconscience : tu es presque morte, ensevelie dans l’absence. L’ombre aveugle s’étend et creuse ta tombe.



Tu te tends autant qu’un refus aux desseins de la destinée inhumaine : au comble de l’absolu l’esprit se fond au minéral et tu sais cette mort possible. Brève est l’éternité qui circonvient le plaisir érodé sur sa couche de silice.



Tu te tends et le vent soulève une dune. La vie n’est rien quand bien même elle se gonfle d’importance si ce n’est un instant de pure folie créant une pluie d’or. Ne sens-tu pas la chaleur quitter peu à peu nos caresses : la nuit vient. Respire !



Tu te tends comme un corps se déchire en lambeaux de chair, comme une âme supplie l’amour. L’amour, oui, le grand amour, dis à quoi ça ressemble sans la jouissance première dont le souvenir s’inscrit sur les stèles ruisselantes. On t’aimera toujours, ont-ils écrit. Qu’en penses- tu ma muse ?



Tu te tends, vibrant dans mes pensées, comme un jonc sous la brise dont la pointe d’ébène traverse l’astre sanglant aux confins lac embrasé.



Tu te tends, et mes baisers rencontrent tes lèvres glacées. Tu me manques déjà.



Pierre WATTEBLED – le 23 mai 2012.

La vie est une crête d'onde issue d'une vague impulsée aux premiers temps...

la conscience reste fugace dans la sensation de douleur ou de bonheur, mais non moins intense à nous qui le temps d'un battement d'aile de papillon touchons du bout de l'âme l'éternité...sans y avoir vraiment accès

Merci pour ce beau texte

Tof

De cette période où le temps n'était pas défini. Ainsi sommes-nous en capacité de le faire pour ce qui concerne " l'éternité" ?
Au temps communément usité, je serais tenté de confronter la densité d'un temps lié à notre conscience et donc unique: jouissance et souffrance en forment la profondeur.
L
Notre conscience peut-elle être victime d'illusion sur le sujet, mais alors cette dernière est-elle de fait nécessaire, sans aller jusqu'à se mentir il est possible que nous acceptions consciemment et à divers niveaux d'être abusés.
D'où la nécessité, d'établir un plan de vol qui nous permette d'atteindre ces plans que réclame notre âme " unique ".
Merci pour la lecture et le commentaire. Amitiés. Pierre