Chronophagie du miel

Chronophagie du miel

Joanna c’est le présent
Videz mes yeux que je ne vois que mes pensées
Mangez ma peau que je ne sente que ses baisers
Ouvrez mon ventre que je ne presse que ma faim
Creusez ma tête que je ne sois que malsain.

Joanna c’est le futur
Que seules les vagues et les écumes me déchirent
Qu’elles me fassent délibérément mentir
Que ma voix résonne et retentisse en tortures
Qu’elle soit la plus sombre de mes aventures.

Joanna c’est mon présent
La route du sable dans un désert de sel
Souffle fort sur moi et se réserve la belle
Ô laissez moi entrer pour un regard unique
Que je dévore son corps d’un bleu magnifique

Joanna c’est mon futur
Mon passé se repose sur la soie des vers
Je deviens agneau, apôtre de ses grands airs
Un drôle de secret me retient enchaîné
Une histoire dont je suis un succédané.

Joanna c’est une histoire
De celles qui content les douleurs du futur
De celles qui hurlent les tortures en murmures
De ces fables dont elle n’est pas que simple actrice
De ces folies qui brûlent mes cents cicatrices

Joanna c’est mon histoire
Mon épitaphe ne portera que son nom
Je voudrais que les miens m’accordent leur pardon
Parce que sur terre je n’ai offert mon amour
Qu’à cette douce aube qui fit lever mes jours

Sevoth

flûte, j'avais pensé attirer un quelconque intérêt ici... tant pis héhé.

Le but est il d'attirer ou de partager? ... héhé.

Mais je t'accorde qu'il n'y a pas une énorme activité actuellement sur le forum, cela peut un peu refroidir au début et puis on prend le temps de la patience ... ou pas ^^

Sinon joli texte, et un titre très mystérieux. Je suis curieux de connaître le cheminement pour y aboutir à ce titre.

oh non, je n'avais en aucun cas la prétention de me trouver un public ici. Je cherche, comme tous, de quoi me construire!

Mais mes deux poèmes postés se sont évanouis sous les nouveaux poèmes présentés, qui ont, eux, fait réagir les internautes.
Alors je me suis honnêtement dit que les miens n'avaient peut-être pas d'intérêt.

en tous cas, je te remercie pour ta réponse!
Et l'explication du titre, je te promet de te la donner, mais attendons que je sois un peu plus sobre (je sors d'un déjeuner-apéro plutôt lourd^^)

Bonsoir Armando!

Je tiens tout d'abord à m'excuser pour l'absence de réponse, j'avais perdu puis oublié mon poème, héhé.

Je te remercie énormément pour ce retour!
J'ai en effet l'habitude de relire mes poèmes à haute voix afin d'y ressentir les erreurs de tempo qui sonnent désagréablement.

"Chronophagie" est bel et bien un néologisme qui pourrait faire défriser les fondamentalistes les plus touffus de notre langue, mais je lui trouve tant de charme et une signification si ouverte que je ne peux m'empêcher de l'aimer. De plus, le jeu des temps et les voyages temporels que j'ai tenté d'intégrer à ce poème se prêtaient bien avec.

En ce qui concerne le message, le cheminement de mon texte, il n'y en a en réalité pas vraiment. Je voulais jouer dans l’inter-temporel rigidifié par la stagnation, phénomène que je ne connais malheureusement que trop bien.

Je voulais que mon poème, en n'ayant traversé les époques et les éléments que de manière virtuelle, démarre et aboutisse au même endroit: la certitude du sentiment en tant que condamnation. Une condamnation de celles qui ne permettront jamais d'avancer.

Bien à vous.

Sevoth

Victor Hugo disait que le plus beau cadeau pour un poète serait que ses mots se promènent sur la bouche des hommes.
Ta chronophagie du miel est bien partie !

D'ailleurs il a très bien réussi. Les critiques actuelles sur Hugo parlent de "mièvreries" et de "clichés". Mais s'il n'est plus si inspirant pour certains, c'est que son sens de la métaphore romantique et de la mise en abîme des sentiments dans les écrits se sont encrés dans nos dialogues et images si fort qu'ils semblent naturels et culturellement acquis. Il a été une sorte d'incorporateur de poésie automatique dans notre compréhension de nos sentiments.

Merci pour ce compliment, il me touche beaucoup!