L'inconnue du Jardin Du Luxembourg

Elle marche dans cette allée,
Peuplée de hètres,
Et elle sait que sa vie change,
Peut-ètre,
Si nostalgique, elle pleure en silence,
Elle veut redécouvrir les plus belles chances.

Faites la revenir, faites la revenir...

Son coeur peine, à en mourir,
Les grandes pelouses lui lèvent les yeux,
Au bord d'un vaste étang malheureux,
Il est midi moins dix à l'horloge,
Pendant qu'elle n'est pas dans sa loge,
Les grands jardins l'emportent, elle est hagarde
Sur les bancs ,les passants ne la regardent,
Elle est assise au milieu de nulle part.

Faites la revenir, faites la revenir ....

Va-t-elle prendre un train, à la gare,
Elle est seule, mélancolique,
Sa vie n'est plus qu'un grand vide,
La jeune femme reste là,
Comme une bohémienne en robe de soie,
Que va-t-elle devenir,
Et pense à une vie de soupirs,
Elle repense à sa douce maison,
Fleurie, là-bas, dans sa chère demeure,
Et pourtant, la vie l'a t-elle déçue.

Faites la revenir, faites la revenir....

Non, elle espère une vie nouvelle,
Là, sur son banc à peine endormie,
La faim l'apaise, et elle s'assoupit,
S'endormant sur le sac en coton si vieux
Et ses larmes qui coulent de ses yeux bleus,
Malgré les rêves qui l'escortent
Elle s'engouffre vers une porte,
Celle des chimères,
Celle qui lui est chère.

Faites la revenir, faites la revenir...