L'automne

L’automne, la forêt flamboie, couverte d’or

Et de rouille et de brun : c’est un feu d’artifice !

D’obscènes champignons hors de terre surgissent,

Exhalant des parfums qui nous excitent fort.



On sourit quand, au loin, brame un grand cerf dix-cors

Car, en cette saison, l’amour est un délice ;

A presque cinquante ans, on n’est plus un novice,

On cueille les beaux fruits que nous envoie le sort.



Rien ne vaut le soleil puissant du crépuscule

Allongeant des rayons magnifiques qui brûlent

Les chênes cramoisis. On se sent toujours vert.



Puis viennent les frimas, tombent les feuilles mortes,

On s’inquiète du givre, on a froid, on tremblote,

Et la nuit tombe enfin, glaciale, et c’est l’hiver.

Allégorie du demi-siècle, j'en comprend d'autant plus le sens . Nous sommes désormais en sursis et le temps est au bilan, en tous cas pour ce qui me concerne. Franchement, c'est pas terrible ! Oh ! Non pas qu'il fallut être un grand homme, mais peut-être comprendre simplement le sens de la vie humaine, admettre que nous sommes autre chose que des bêtes monstrueuses ayant pris conscience de leur vanité. C'est un sujet auquel il faut faire face, tôt ou tard, et c'est assez désespérant, tout au moins pour les futures générations, car pour nous, l'existence se regarde déjà dans le rétroviseur.

Jérôme

Les seniors qui se penchent sur leur vécu et qui se lamentent...
Les futures générations feront comme nous...
Ils creuseront leurs sillons dans nos sillons.
Parfois, l'un d'entre eux ne nous copiera pas et son sillon sera plus droit que les nôtres. La vie est aussi belle à vivre aujourd'hui que naguère.
La seule différence, c'est que nous sommes beaucoup plus sur terre.
Y aura-t-il toujours de la place pour tout le monde ?
Mais ça... Je ne le connaîtrais heureusement pas.