Le village

Le village s’endort.
Sous un soleil cuivré
Un vieux chat désœuvré
Couché sous l’olivier
Ultime centenaire,
Il dort.

Le village s’éteint.
Les cloches se sont tues
Et l’ombre dans les rues
De cette âme oubliée
Etale son suaire,
De lin.

Le village se fend.
En millier de fissures
S’accrochent les ramures
D’une ronce mûrier
Nature débonnaire,
Pourtant.

Pourtant,
Près du vieux pont branlant
Sur le sol trop brûlant
Un chevalet se dresse
Bravant la sécheresse.
un homme peint,
L’instant.


L'instant,
Au milieu du silence
Comme extrême insolence
Revoit chaque détail
Les hommes, le bétail
Il entend les chansons
Des filles et garçons,
Il peint.

Il peint,
A gauche sa palette
Et l’autre main s’apprête
Il joue de son pinceau
Accordant le tableau
Comme un violoniste
Il effleure, il insiste
Recréant la couleur
Il se souvient par cœur.
Il offre une oraison
A sa rue, sa maison.

Le village d’antan
Désert depuis longtemps
Renaît de la mémoire
D’une vieux peintre sans gloire.
Il peint.

Il peint le temps qui s’arrête.

J'aime bien cette histoire d'un peintre racontée par une bonne poétesse.
Bravo Claude.
Amitiés,
Alain

Merci Alain

J'ai souvent du mal à écrire des poèmes en vers libre, je préfère de loin l'alexandrin, mais ce texte est né d'une image en temps réel sur un vieux pont enjambant un rio en Espagne ... c'est un de mes poèmes fétiches

Amitiés poétiques

Bonjour Claude,je trouve ton poème magnifique, romantique à souhait et à part quelques rimes manquantes et très peu il serait encore plus perfectionné ; pour 2, 3 rimes à faire, travaille le encore un peu. Très contente de te lire .

Très agréable.
On y est, c'est du vécu.

Bl bonjour

effectivement la construction de ce poème est un peu "libre" mais c'était fait exprès , les rimes des trois premières strophes sont sur le même tempo, avec un seul mot pour rompre le rythme et amener la suite.

L'avant dernière strophe plus longue s'apparente au geste passionné du peintre et la dernière ramène le calme.

Il manque effectivement une rime à la quatrième strophe je vais y penser

Merci de tes remarques pertinentes ...

Merci luke.

j'aime ce poème où la nostalgie glisse dans les couleurs du peintre
amicalement
benino

merci