Comme une belle-de-nuit.

Aude tous les matins courait vers la prairie
Épier le départ, de brume enveloppé,
De Benoit le berger quittant la métairie,
De sa marche rapide, au pas vif, syncopé.

En surveillant l’émoi de cette crainte exquise
Envahir son esprit d’un rêve inaccompli,
Elle se confondait à la muraille grise
où, le lierre grimpant, l’espace avait empli.

Elle gardait encore à la pulpe des lèvres
Ce baiser qui l’avait ardemment effleurée,
Sentant si fort le vin aux baies de genièvre
Et l’herbe des hauteurs, à l’odeur si fleurée.

C’était en juin dernier, au grand bal du village,
Quand le feu allumé vénérait la saint Jean,
Que les gars du pays tentaient le badinage,
Avec toutes les belles, en veine de roman.

La nuit était complice et l’absence de lune
Aidait les amoureux à expérimenter
Les gestes interdits, car était opportune
La discrète lueur, qui savait pimenter.

Elle avait soutenu cet éclat magnétique
Mais de ces yeux ardents, son regard avait fui
Pour accueillir l’amour en cette nuit magique,
et s’ouvrir sans gémir, comme belle de nuit.

ces émois amoureux du temps passé , une poèsie si douce du temps de pagnol que c'est bon de te lire, tes alexandrins sont d'une beauté merci ma belle Claire

c'est tout mon coin natal qui me remonte à la surface. Dans ces temps où nos souvenirs, ma mère, ma grand-mère et moi étaient du même acabit..
Depuis la révolution sexuelle on ne se rencontre plus de la même manière, mais je crois bien que le romantisme n'est pas mort quand même et que l'amour reste encore la principale préoccupation
je l'aime, il m'aime ? comment le dire, comment le taire,

car pour le faire ils savent la méthode, tout est exposé au grand jour sur le Net... mais connaissent-ils encore la partition " fidélité, attente, tendresse" ?