Le parc

Le parc

Dans le parc ou les oiseaux frémissent
Sur le banc face à la rivière
Deux vieilles dames parlent.

Leurs mains déformées par l’arthrite
Marionnettes décharnées
Miment, racontent.

Suspend ton vol l’hirondelle,
Toi, l’enfant qui traverse le parc
Arrête-toi, en silence, tend l’oreille.

Ce n’est pas rien crois-moi,
Deux vieilles femmes sur ce banc parlent.

La voix est rocaille mais je cherche les fleurs
La voix et caillasse et je trouve les pleurs.

Souvenirs, tendre jeunesse
Il fut un temps
Trop vite enfui, vieux restes jaunis.

D’un j’étais, je ne suis plus.
Sur ce banc je m’assieds.
Tends les jambes, lassitude
Ferme les yeux au soleil

Je garde en moi cette chanson,
Celle des vieilles femmes,
Elle m’envoute.

Ce n’est pas rien à écouter, croyez-moi
Impossibles, insensibles les mots près de moi,
L’émotion est intense, mais le silence va de soi.

Je n’entends rien, je ne vois rien, je suspends le temps,
Vieilles dames autre époque, moi j’accroche
Mon cœur à vos larmes, je surprends, j’espionne
Ces secrets révélés dont mon oreille friponne
S’en saisit et frissonne.

Un jour, moi aussi, sur un banc, transi
Les doigts branches sèches
D’une vie consommée.
Un jour moi aussi, dos vouté, voix cassée,
Je raconterais, murmurerais ce passé trop vite passé.

Pauvre nous, pauvre moi que le temps écrase et débat.
Pauvre vieux que nous sommes, sans retour pour demain.
Vois l’oiseau, tout la haut, toi qui vole et survole
Porte-moi, porte-nous, alléger cette tombe.

Anne 2009
AMRS

D’un j’étais, je ne suis plus.
Sur ce banc je m’assieds.
Tends les jambes, lassitude
Ferme les yeux au soleil

je découvre ta plume Anne cela me fait plaisir un bel écrit merci de ce partage

Je te remercie Nouria, ça me fait beaucoup plaisir que ma plume te plaise.

Un jour, nous aussi, sur un banc. Jolie comparaison des mains des vieux à des branches sèches. Le poème est touchant, merci

Anne,
Un écrit qui m'interpelle car nous allons tous vieillir irrémédiablement
et cela comporte nos faiblesses, nos errements et l'accepter, pas toujours
facile.
"Le parc" démontre ce fait, profonde réflexion.
Merci pour ce poème

amitiés, Anne!

André,épervier

Merci Michel, Merci André.

Tu as raison au bout de notre chemin la vieillesse nous guette, comme moi tu as du remarquer que les personnes âgées vivaient dans leurs souvenirs, de mon temps, dans ma jeunesse etc....

J'aime les personnes âgées et de plus en plus je me tourne vers cette femme qu'un jour je serais...

Michel oui c'est vrai les mains se dessèchent elles deviennent comme de vieux sarments de vignes noueux et secs.

J'aime bien ton style, vivant et alerte, d'une dynamique fraicheur pour parler de la vieillesse et surtout de ce qu'il s'en dégage, une profonde tendresse!

Merci Alain tu es un amour, c'est beaucoup grâce à toi que je retrouve le plaisir de la plume, je me réconcilies avec mon style.

Avec ton style mais encore un peu de mal avec l'orthographe.....Je te taquine
D'ailleurs, j'attends toujours ton texte que tu devais m'envoyer par email.
J'ai pensé à toi, aujourd'hui, et j'ai déposé une poésie sur ce forum intitulé:
Ce que j'attends d'un poème!
Je t'invite à la lire.
J'aime beaucoup ton écriture.
Bisous

Alain

Alain je passe rapidement, je suis sortie toute la journée pas eu le temps de venir sur les forums.

Merci d'être mon correcteur.

Je pense que vous savez que je suis président d'un club de l'amitié (club du 3ème âge). Jeudi, j'ai organisé une petite sortie dans un restaurant de notre centre ville. Pour qu'ils n'aillent pas trop loin... Si vous les aviez vu danser, rire et discuter des passants (la vitrine donnait sur la rue).
J'ai plutôt l'impression qu'ils se dépêchent de vivre pleinement leur vie.
Bien sur, il y a les souvenirs qui reviennent de temps en temps, ils sont fiers de se qu'ils ont été, de ce qu'ils ont appris. Ils cherchent à passer le témoin correctement en se désolant que vous ne connaissiez pas le bonheur simple qu'ils ont connu.
Je pense sincèrement que l'évolution va beaucoup trop vite et que la télévision a tué énormément de choses. Ils sont rares les quartiers où comme dans le nord, on passe des soirées entières à se parler sur le trottoir assis en bons voisins sur une chaise devant chez soi. Maintenant, on s'installe tous devant le petit écran pour regarder des téléfilms sur fond de tuerie.
C'est vrai que les années 60 avaient quelque chose de formidable.

Je suis assez d'accord avec toi, la télé tue beaucoup de chose, sauf quand la santé n'est plus la et que l'énergie ou la force de sortir rencontrer d'autres personnes devient impossible.
Je connais une vieille dame qui sort dans un club jouer aux cartes tous les après-midi, il y a les repas entre eux, plus trop de sorties car elle n'a plus la force depuis le décès de son compagnon.

Le passé est du futur jadis vécu...

Bien à Vous Anne

Méphisto

Moi aussi tu dois t'en douter je connais beaucoup de personnes de 80 voir de 90 ans et même plus... Ils ont une particularité... Celle de savoir passer le temps.
Nul besoin de télévision quand on a encore de bons yeux. Il y a la lecture !
Je fais lire par des jeunes bénévoles pour celles et ceux qui n'y voient plus assez.
Cela créé des formidables ponts entre les générations, des ponts que certains traversent main dans la main pour continuer à s'entr'aider.
Les anciens apprennent à se passer du petit écran aux plus jeunes qui trouvent beaucoup d'intérets pour cette ancienne génération si gentille avec eux.

Le vol des hirondelles fait passer les printemps, la clairvoyance de ces mots tout en douceur s'assoie sur un banc!
Le papillon est un azuré!
L'azur est éphémère...
Je vous salue poétesse!
Kty

Je te remercie Kty.