Eglantine

Une légère brise agite ma ramure
Mes feuilles sont autant d’appendices tactiles
Jouant pizzicato et piano un murmure
A faire frissonner mon écorce érectile

Enivrée ce matin du délicat parfum
De mon charmant voisin, un tout jeune tilleul
J’en oublie le trépas d’un érable défunt
Qui me saoulait hier de ses propos d’aïeul

Je me revêts pour lui d’une rose mantille
Je rougis même un brin coquette un brin mutine
Sous son regard ardent voici le mien qui cille
Je me présente émue, amoureuse églantine.

A qui sait m’approcher avec quelque prudence
Humer les yeux fermés au cœur de mes pétales
J’offre comme la rose une exquise fragrance
Mais pour l’indélicat j’ai l’épine brutale.

Voilà un poème comme je les aime
Personnellement je l'aurais composé en sonnet
Mes ces quatrains sont d'une délicatesse et sont si bien construits !
Je te félicite pour la prosodie parfaite
Respect de l'égalité dans le nombre de pieds
Chaque vers est en effet constitué de treize pieds.
Absence de diphtongue
Bannissement des hiatus
Je pense même que ton talent pourrait même aller jusqu'à nous offrir
l'alternance des rimes masculines et féminines.
Chapeau bas Monsieur Michel !
Chapeau bas Monsieur Le Poète !

J'ai comme l'impression, Gérard, que tu pratiques ici un peu d'ironie chirurgicale, t'as bien raison, je ne déteste pas quand ça gratte un peu. Pourtant, 13 pieds, Thérèse, mais où sont-ils? Mais plutôt qu'aller pourchasser des diphtongues ou des hiatus, je me suis posé la question du e muet de "j'en oublie le trépas" car dans une prononciation classique, ne séparerait-on pas (tiens voilà la diphtongue) j'en ou-bli-e ?

13 pieds ! Non douze voyons...
Je sais pourquoi 13...
C'est le prénom de mon épouse...Thérèse
Mon neveu hollandais l'appelle Tante treize
Elle est tellement dans mon coeur qu'elle arrive à se faufiler dans ma plume.

Tré beau poème Michel, tout en alexandrins, comme je les aime, tous parfaitement maîtrisés...

c'est magnifique et vivement le printemps et ses si douces fragrances...

Il y a vraiment de fort belles plumes ici ...

isis

mon commentaire rejoint celui d'Isis, un fort beau poème, tout en douceur, parfumé et chantant, et d'une qualité irréprochable....


amitiés
nico

Merci à vous, Isis et Nico
avec toutes ces belles plumes, on va bientôt pouvoir faire un plumeau, et alors attention les poussières (d'âme, bien sûr). Gérard, le plumeau sert à épousseter, pas à épouser, hein, faut pas confondre

Une lecture que j'apprécie toujours autant, un petit air de printemps parfumé

Que dire de plus! Gérard a bien défini
cet écrit que je respecte.

amicalement,

André, épervier