Beaucoup de temps a passé,
De courage il ne m’en reste,
Juste encore un petit peu,
Pour ouvrir cette lourde porte.
La joie de ta jeune femme,
Illusionnée, resplendissant
Comme toujours,
Efface toutes mes espoirs.
Je croyais ne plus croiser
Ton parquet autant cher,
Mais, j’y suis rentrée.
J’entendais un bruit de loin,
Sans savoir où tu étais.
Comme toujours,
Rien n’a changé, je me disais.
Il n’est pas là ? J’ai demandé.
Tout à coup, tu es apparu,
Dessous terre, malgré tout,
Comme toujours.
Ton expression était de surprise et dure,
En laissant comprendre quelque chose,
Qu’on se tait par courtoisie,
Mais, je me suis aperçue.
En regardant tes gestes,
Je comprends qu’ils cachent,
Bien des tristesses.
Les miens exprimaient
Comme toujours, tout et rien.
Avec ma gentillesse,
Qui te glisse à tout jamais,
J’ai sollicité tes dons,
De grand écrivain.
Comme toujours,
O. K., je le ferais le week-end.
Mais cette fois tu n’as pas manqué.
Le lendemain je suis rentré
Et tu m’as tendu la main,
Gentil mais sérieux,
Sans vouloir me regarder.
Bonjour ! Asseyez-vous…
Comme si rien ne s’était passé,
Et comme toujours,
Mon cœur a battu.
Etre assise à ton côté,
Me fait tourné la tête.
Et comme toujours,
Un soupir est sorti de ma poitrine.
Sans pouvoir comprendre,
Je me sentais vivante.
Comme toujours, je rêvais.
En faisant semblant,
De regarder dans l’écran,
Je me suis rapprochée de toi.
Comme toujours, c’était inconscient.
En regardant les papiers,
Nos mains se sont touchées,
Comme deux aimants pareils.
Je te regardais de près,
Tu étais un peu plus vieux.
Tu as mis ton regard
Sur mon corps, sur mes jambes,
Le temps suffisant
Pour que je m’en aperçoive.
Comme toujours,
Je n’ai pas laissé voir
Que cela me donne de la joie.
Le son de tes mots m’enlève,
Comme toujours la raison.
Le rythme de ta voix si familiale,
Fait revivre mon corps
Avec plus d’élan encore.
Il s’épanouit comme une fleur,
Arrosée par l’eau,
De tes tendres paroles.
Je devine dans tes yeux,
Que tu retrouves comme toujours,
Plaisir à me regarder,
Que cela t’a bien manqué,
Malgré toi et malgré tout.
Je te porte dans mon sang,
Je te porte dans mes veines,
Tu viens avec l’air qui rentre,
Dans ma poitrine et mon ventre.
Tu es la chair de ma chair,
Ma seule âme sœur.
Tu essayais de me faire croire,
Avec un tendre regard,
Que rien par rapport à moi,
Avait changé pour toi.
Je t’en prie, cela est une illusion.
Je ne suis pas la même,
Qui ne sais pas dire, non.
Je ne pourrais plus me confier,
Ni à toi, ni à personne.
Après le temps passe…
Et maintenant tu me vois,
D’une façon très différente.
Mais, je ne suis pas ta femme,
Je ne te dois rien,
Et toi, tu ne me dois rien.
Alors, laisse-moi marcher toute seule,
Dans la profondeur de ma douleur.
Tu as fait une lettre exemplaire,
Avec de mots justes, précis, jolis.
On peut tout expliquer,
Et peut-être arranger,
La conscience tranquilliser.
Mais, ce qu’on porte dans le cœur,
C’est difficile d’accepter,
On ne le comprend jamais.