Les voix du poète

Les voix du poète :

Les foudres vont en vrac, les volcans se décrassent
Quand lui et ses idées font de divines rondes,
Et l’océan s’emporte en inondant les places
Quand il prouve à la main que notre lune est blonde…

La foule gaspillait alors ses propres mots
Sous le regard livide de l’homme d’en haut.
Le poète peignant, tantôt nos horizons,
Tantôt l’horizon seul, et toutes ses toisons…

Sous les nuages clairs, il avait l’œil en l’air
Tandis que la nuit sombre et criant « aux enfers ! »
Lui arrachait sans cesse d’inutiles mots…
Que le peuple craignait, en disant « que c’est beau ! »

Alors, désespéré et tendant vers le vrai,
Le ténébreux poète dont la voix tremblait,
Clamait la vérité sur des tons plus féroces,
Que la foule acclamait en hurlant « c’est atroce ! ».

Le ventre lourd, et débordant d’inspiration,
Les yeux du poète allaient vers la lumière.
Maintenant son regard là où nous l’abaissions,
Il avait l’astre en grand, révélant nos mystères…

Et quand c’en était trop, qu’il avait l’œil en sang,
Parce que le soleil n’est pas seulement beau,
Le pauvre se trainait et tombait en rampant
Dans la savane bleue des poètes en trop.

Frêle impala d’argent par les plaines totales,
Allant boire au ruisseau d’un bond impétueux,
Etanchant sa soif propre aux dépends d’un chacal !
Maudissant le peuple aveugle, et maudissant dieu.

Loin de la ville enfin il s’explorait le cœur
Avec l’espoir débile de nous éclairer…
Y trouvant l’amertume et la même chaleur
Qui ruinent la plupart, il faisait l’étonné.

Puis se jurait tout haut de découvrir pourquoi
Nos propres cœurs tiraient les hommes vers le bas.

Alors, d’un seul regard allant sur nos maisons,
Il se remémora, enfin nos propres mots…
Alors, le cœur en feu car il avait raison,
Il souffla : « C’est atroce, aux enfers, que c’est beau ! ».

Épatant. Dix strophes et j'en voudrais encore! ^^ Le texte est si fluide et si beau qu'il coule tout seul, presque sans qu'on s'en rendre compte. J'ai beaucoup aimé.

Et puis il fait montre d'une vision lucide, j'irais même jusqu'à dire impitoyable, de la vie. La dernière strophes est superbe. Et mérité d'être méditée.

Oh et puis.. Esthétiquement et littérairement parlant, le premier quatrain est un délice! =)

Bonjour Paul

Un trés beau poème que j'ai pris plaisir à lire
Amicalement
fabien

Merci à vous =)