Le druze.

LE DRUZE

Nous étions tous endormis

Lorsqu’ils sont arrivés.

C’était la pleine nuit,

Nous 'n'avions pas rêvé.

***

La cloche sonnait matines,

Et le ciel à l’orient

Perdait sa patine

Tout en restant souriant,

***

Fiers du bruit de leurs armes.

Hirsutes et grossiers,

Les enfants versaient des larmes,

Les sanglots de leurs gosiers

Chassaient nos plus lourds silences.

***

Les nuages sur les toits,

Déversaient leur noire panse ;

Et un vieux, comme un putois

Exhalait toute sa panse,

***

Extirpant son arquebuse

Et me tirât son carreau,

Qu'un vilain docteur Mabuse

Me soignât par un garrot.

***

Mais je crus à une ruse,

Etant en plein cauchemar,

Apparut un danseur druze*

Avec un grand nez camard.

***

C'est là que mon âme muse,

Me réveillât en sursaut

De ce rêve qui m'abuse

En me prenant pour un sot

***

Je chassais ce triste druse

Qui dansait comme toupie

Après sa pensée obtuse,

Pour gagner une roupie.*

*

*Ce druse était derviche et comme mon rêve il tournait en rond.
**Roupie: double sens, vieille goutte qui pend au nez, morve, ou monnaie de l'Inde et du Pakistan.

Bonjour Capricorne,

Merci pour ce rêve, cauchemard mâtiné d'histoire dans une belle description d'aube naissante.

Je n'ai guère de culture historique et ne rêve jamais de druze !!!

Bel exercice tout en imaginaire.

Amicalement.

Véronique

Merci Vero pour cette appréciation qui me fait grand plaisir.
Mon amitié.
José

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