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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 ADRIEN ET LA FORET

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Éole
Grimoirien
Grimoirien
Éole

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Date d'inscription : 20/09/2006

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MessageSujet: ADRIEN ET LA FORET   ADRIEN ET LA FORET EmptyVen 20 Oct 2006 - 18:40

ADRIEN ET LA FORET


Tout jeune, j'étais attiré par une contrée sauvage redoutée de
tous. Les anciens racontaient, le soir, auprès du feu, des histoires étranges sur ce pays effroyable où quelques imprudents
avaient failli perdre la vie. Ces récit étaient pleins de mystères et de secrets et dès que la nuit tombait, les enfants
galopaient vers les lumières. rassurantes de nos vieux murs.
Leurs rêves étaient imprégnés de ces contes et cependant, ils
disaient ne pas y croire. Pourtant, leurs regards vers les
montagnes laissaient transparaître leurs craintes inavouées. Mes pensées vagabondaient vers ce pays inquiétant et dangereux.
J'imaginais des monstres fabuleux, de formes et de statures incroyables, frôlant le gigantisme de certains mammifères des temps préhistoriques. Je courais les bois à la recherche de ce monde qui me terrorisait et me captivait.
Quelquefois les vents agacés m’appelaient par mon nom et je réalisais un peu tard, que c'était la voix de grand-mère au seuil
de la maison: "Adrien !"
L'heure du repas était sans doute passée et mon retard perturbait
la quiétude des miens goûtant un repos bien mérité, après les
durs travaux des champs.
Où est Adrien enfant ?
Il se cache en moi et me prend par le bras, encore bien souvent.
Aujourd'hui la ville a enlevé les jeunes aux campagnes et les
vieux se morfondent dans la solitude des villages désertés.
Mais après toutes ces années, le rêve m'habitait toujours et je
Décidais à 25 ans, de retrouver ce pays perdu, tout en ne croyant
Plus aux contes pittoresques de mes ancêtres.
Ce monde privilégié, à l'abri des attaques de la civilisation
moderne et de ses industries, devait encore cacher une faune et
une flore impressionnantes.
Débordant d'impatience et de curiosité, je quittai donc la ville,
un beau jour, chaussé de bons souliers et muni d'une carte géographique détaillée, portant sur les épaules sac de couchage et réserves de nourriture.
La marche me fatiguait, n'y étant plus habitué, mais l'esprit
semblait s'éveiller d'un long sommeil à la vue des grands arbres
qui paraissaient m'attendre au loin. Combien d'heures, combien de
jours,ai-je marché ainsi sans rencontrer âme qui vive, quand tout
à coup, ,un après-midi, un bruit se fit entendre. Je me cachai
prestement derrière un fourré. Pourvu que le vent ne trahisse pas
ma présence! Devant moi s'étendait une clairière paisible et
endormie où la brise couchait quelques herbes folles. Je m'arrêtait interdit : silhouette mouvante ou fantôme, né de mon imagination fertile, hallucination sortie de quelque oasis oubliée due à ma fatigue et à ma gorge desséchée. Était-ce une image peinte, fragile, crée par mon seul désir, si âprement et si fortement accroché à la terre, à ses illusions.
Je retrouvais l'enfant Adrien et les yeux écarquillés, je regardais l'image, bien vivante qui oscillait indécise, sensible à des messages inaudibles. Les oreilles frémissantes, en mouvement perpétuel, la truffe
humide,pointée vers le ciel, mon chevreuil sondait l'invisible. Percevait-il quelque odeur qui m'échappait ? Sans doute, puisque sous le couvert de la végétation dense, je percevais moi aussi,
plus que je ne les entendais, quelques doux bruits étouffés de
brindilles foulées, écrasées par quelle patte ou quel sabot ?
Des ombres délicates se glissaient dans l'ombre. Ombres furtives et presque silencieuses. Un rayon fugitif caressait leurs croupes ondulantes et je me sentais au bord de l'ivresse,étonné,après tant d'attente et d'observations patientes, de l'apparition tranquille des animaux, autour de moi, à un moment où je ne les attendais pas. Je restais ainsi, longtemps immobile, sans penser, à regarder et à écouter. Ma posture recroquevillée, l'humidité des bois, faisaient naître en moi des crampes lancinantes qui s'accrochaient à mes jambes et à mes cuisses comme de mauvaises plantes qui tenteraient de s'approprier, posséder mon corps, peut-être, même m'arracher mon âme. J'avais beau m'en défendre, les contes hantaient encore mon esprit. Les chevreuils s'étant dispersés peu à peu, je me levais et repris la marche. Je n'avais pas la sensation désagréable d'être seul. La beauté des lieux et leur sauvagerie me saisissaient au plus profond de moi-même. Comment avais-je pu oublier la transparence,les odeurs,les ombres et m'étais-je soustrait à l'appel de la forêt ? Les arbres et les buisons eux-mêmes semblaient vouloir communiquer… J'étais plongé dans cette merveilleuse réflexion quand soudain une branche me saisit à mon passage, s'enchevêtrant avec un entêtement remarquable à mon tricot et je n'arrivais pas malgré mes efforts à m'en défaire. Les ronces m'apparaissaient plus proches que tout à l'heure et je me demandais si je n'étais pas en train de divaguer. Je m'arrachais d'un bond, à l'envahissement des plantes comme une bête apeurée mais des racines se soulevaient
devant mes pas et me faisaient trébucher. Était-ce la faim, la soif qui me tenaillaient, la fatigue qui me jouait des tours ?
Je ne voulais pas croire à ce que je voyais.
Des écureuils m'épiaient du haut des grands arbres, poussés par
la curiosité. Attentifs, l'oeil pétillant d'intelligence, prêts
à bondir à la moindre alerte.
Une jolie renarde rousse, un sourire déconcertant sous ses longues moustaches, un sourire qui me laissait deviner de petits crocs pointus et impertinents me fixait de ses grands yeux oranges et moqueurs. Elle disparut tout à coup derrière un taillis, suivie de près par sa large queue touffue. Avais-je rêvé ? M'étais-je évanoui? Quelque chose bougeait encore et là, tout près. La lumière m'aveuglait. Était-ce le so1eil qui rayonnait ainsi avec tant d'énergie dans le sous-bois?
Une silhouette imposante lui fît écran soudainement et je me sentis défail1ir. Une hallucination, j'avais cette fois-ci une véritable hallucination ! Un arbre, debout sur ses racines avançait vers moi. Une vague de terreur s'empara de mon corps et j'étais incapable d'esquisser 1e moindre mouvement. Ses branches me touchaient, palpaient ma chair, m'enserraient doucement mais avec fermeté.
On furetait sous ma chemise et on me déshabil1ait et la panique me dévorait le ventre. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine. D'autres arbres, d'autres plantes tendaient les bras et tentaient de me frôler aux endroits encore accessibles de mon être. On éparpillait mes affaires personne11es dans 1es herbes qui se rebellaient énergiquement contre ces envahisseurs. Je ne savais plus où regarder, si je devais garder les yeux ouverts ou les fermer" Étais-je entré dans un monde para11è1e au nôtre sans 1e savoir? Quelque chose g1issait sur ma jambe. Que1que chose que je ne me décidais pas à reconnaître tant cette idée m'était désagréab1e. Un serpent ! Je n'osais même plus respirer. Un chant montait de la forêt ; d'où venait-il ? Des oiseaux se posaient
sur mes épau1es et lissaient avec une infinie patience
mon abondante oheve1ure. Je réa1isais que je n'avais p1us peur.
L'angoisse avait quitté mon corps et j'ouvrais 1es yeux sur cette
Forêt magique. Je souriais. J'étais prisonnier des chênes tandis que le chant s'amplifiait, emplissait et dépassait mon âme. Mes yeux brûlaient et je ne sentais plus mon corps dont j'étais jusqu'à présent si tributaire. Il me semblait être libre comme l'oiseau et j'avais l'impression que d'un moment à l'autre, j'allais m'envoler vers la lumière. Un arbre me prit par la main et je donnais l'autre main à son voisin. Une force étrange me soulevait. Les arbres, les buissons étaient donc habités par des esprits ? Ils bondissaient dans les hautes herbes,et chaque plante, chaque pierre abritait l'un d'eux. Non pas un de ces esprits capricieux au pouvoir malfaisant qui peuplaient les contes de mon enfance mais un esprit porteur de lumière et de joie : Gnômes, ondines, sylphes,salamandres,ballet incessant d'un peuple invisible aux regards humains, travaillant étroitement dans l'ombre, chacun d'eux dans un domaine différent, à établir des forces concrètes et positives pour la santé et l'équilibre de la terre. Ce monde-ci était-il plus réel que l'autre? Était-ce la Réalité dont parle la Tradition ? Y avait-il un Vieux monde et un nouveau monde ou était-ce simplement une autre façon de voir~ comme un changement de fréquence pour un cibiste ? Si là se cachait une partie du mystère, ces métamorphoses qui s'opéraient dans mon corps et dans mon esprit étaient-elles dues à l'abandon
De toute réflexion, à l'absence de pensées qui d'ordinaire encombrent et paralysent les humains ?
Je m'allongeais sur le sol et les herbes se penchaient
sur moi et murmuraient des mots que je ne comprenais pas encore,
mais la tendresse qui perçait dans leurs voix mélodieuses portait mon âme sur des eaux calmes et je me laissais bercer comme un
enfant. Il me semblait que mon corps prenait des dimensions
Extraordinaires, qu'il coulait comme un élément liquide hors de
De son enveloppe terrestre. Une explosion de joie intense, pure, lumineuse prenait possession de mon être. Je n'étais plus, je faisais partie de l'univers. J'étais partout à la fois et la Connaissance m'habitait.
Nul besoin de livre à celui qui n'a plus de corps ! Pourtant je devais rejoindre la matière, elle m'était encore nécessaire. Alors je devins l'arbre, la pierre, un oiseau grisé par le vent, le serpent à l'affût, la renarde dans son terrier, les mamelles gonflées de lait, l'oreille inquiète. Je vivais à travers la fleur odorante et enjôleuse ou l'insecte butinant celle-ci. A tout moment je pouvais être l'autre, qu'il soit arbre, plante, animal ou homme. J'évoluais dans un Amour libéré de toutes chaînes, dans une autre dimension. Je baignais dans l'espace infini de cet Amour où la joie créatrice danse, comme un essaim d'abeilles,ivres dans les lavandes parfumées.

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
Nicole Castillo
ADRIEN ET LA FORET Signature
Poète panthéiste, animiste et écologiste, poésie engagée et didactique. Poésie sur l'environnement, l'écologie et les animaux.

Condamner sans chercher est le summum de l'ignorance.
Albert Einstein.
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http://nicole.castillo.free.fr/
raymonde
Invité
Anonymous



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MessageSujet: Re: ADRIEN ET LA FORET   ADRIEN ET LA FORET EmptyVen 20 Oct 2006 - 20:54

quel récit j'étais captivée surtout par ces arbres qui marchent qui se comportent si étrangement cette nature qui parle et enlace ton corps
bisous
raymonde
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ADRIEN ET LA FORET
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