Forum poétique
Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
Forum poétique
Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
Forum poétique
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


UN ENDROIT QUI RESPIRE LE BIEN ÉCRIRE ET L'AMITIÉ
 
Vitrine du SiteFaire lire sa poésie sur FacebookAccueilRechercherS'enregistrerComment écrire de la poésie ?Connexion
Vous souhaitez faire plaisir à votre ami(e) ou à un(e) proche
Avec des mots bien choisis mais vous ne savez pas comment l'exprimer ?
Demandez-nous de vous écrire un poème !...
Réponse assurée.
Nous vous donnerons en réponse l'endroit où vous pourrez
Lire, copier et même donner votre avis sur le texte que vous aurez préféré
Mais d'abord...
 

 Chroniques du Houtland - 27 septembre 2006

Aller en bas 
AuteurMessage
Pascal9
Grimoirien
Grimoirien
Pascal9

Poète accompli
Durée d'inscription

Masculin
Scorpion Cochon
Nombre de messages : 94
Age : 64
Localisation : Flandre
Date d'inscription : 08/04/2005

Chroniques du Houtland - 27 septembre 2006 Empty
MessageSujet: Chroniques du Houtland - 27 septembre 2006   Chroniques du Houtland - 27 septembre 2006 EmptyMer 27 Sep 2006 - 16:06

CHRONIQUES DU HOUTLAND.


27 septembre 2006.

« J'ai rêvé d'un monde de soleil dans la fraternité de mes frères aux yeux bleus ».
Léopold Sédar Senghor


Il s’appelait Momo Bangoura… Vingt-deux années auparavant, il était né à Ngor un village lébou situé au Nord de la presqu'île du Cap Vert. Le soleil était brûlant en ce mois de juin 1940, mais le ciel bleu n’éclairait pas les ruelles de Dakar… Non… Momo était à Haubourdin, dans le nord de la France…
Je suis assez vieux pour que mes parents et mes grands-parents me content ces histoires, et oui, c’était de l’histoire même si à cette époque, beaucoup de gens pensaient que l’histoire s’arrêterait là… Nos anciens ne bénéficiaient pas encore des bons soins du psy de service préposé aux syndromes post-traumatiques… Il fallait faire avec… Je me souviens encore de ces paroles lourdes, de ces souvenirs terribles, les morts qui s’entassaient de part et d’autre de la « grand-route », les chevaux affolés et assoiffés se coinçant dans l’étroit couloir des maisons à la recherche de l’eau, ce n’est pas très large chez nous, il faut se serrer pour faire de la place… Bêtes et hommes mêlés dans la mort. Des cadavres en chéchia rouge flottant à la surface de la Deûle, du château de Beaupré dévasté et de ce jeune officier encerclé dans la villa St-Gérard se faisant sauter la cervelle après une dernière lettre à ses parents… Juin 1940, le brasier et la débâcle… Ils nous en contaient de drôles d’histoires les parents et pourtant…
Oui, il s’appelait Momo Bangoura, il était juché sur le plancher d’un grenier, en haut d’une maison à l’entrée du village d’Emmerin… Tenant en enfilade la départementale, attendant, les barbares… Je ne dis pas les Allemands comme nos anciens, parce que nous savons maintenant que le fanatisme et la cruauté n’ont pas de patrie, l’intolérance pas de racines, ni de drapeaux, non… La haine s’enfonce en nous comme une lame glacée, c’est tout… Les racistes sont des gens qui se trompent de colère. » Écrit Léopold Sédar Senghor… Avons-nous seulement appris cela ? L’avons-nous enfin compris ?
Alors, il a suffi d’un film, pour qu’un gouvernement, peu importe sa tendance, (ne sont-ils pas tous les mêmes, nos politiciens étriqués et amnésiques ?) Se souvienne brusquement de ces anciens combattants là ? Si au moins le cinéma possède ces vertus, alors, vive le cinéma…
Momo Bangoura ne brûlait pas des voitures dans une quelconque banlieue oubliée des nantis… Il brûlait des blindés ou d’autres pauvres bougres comme lui, de ces hommes pantins à qui l’on ne demande rien d’autre que de servir de chair à canon… Momo Bangoura ne hurlait pas avec les loups, lui … Il avait peur… vraiment peur… Pas de cette peur infondée et distillée dans nos esprits malades et sur laquelle de véreux technocrates s’appuient pour pouvoir manipuler les foules… Il se foutait royalement de reconnaissance… L’état français lui avait demandé de venir, et il était venu… Oui, Momo Bangoura et tous ses camarades ont bien le droit de se réclamer de ce vieux pays et nous avons le devoir de leur rendre le respect qui leur est dû…
Momo Bangoura ne se réjouira pas de l’augmentation dérisoire d’une pension ridicule pour le prix du sang… Non, il dort, dans ma terre de Flandre, il repose aux côtés de mes grands oncles, Yvon et Jean, de vrais gars « dech’Nord » eux, morts en déportation… Yvon, Jean, Momo ne sont plus ni blancs, ni noirs… De même que Brahim le tirailleur algérien ou Nguyeng l’Annamite ne sont plus des « étrangers » ils font partie de la même famille depuis longtemps… Celle de l’immense cohorte des sacrifiés pour la plénitude et l’épaississement des nantis… Je me console en me disant que je les respecte, parce que si leur sacrifice (a) permit aux générations suivantes d’avoir la liberté de se plaindre, c’est peut-être déjà beaucoup…
Si je vous parle de Momo, c’est parce que j’ai travaillé au quotidien avec son fils Ismaël Bangoura, dont j’ai le privilège d’être l’ami… Quand je lui parle, je ne vois que des rires et de la sympathie, nous parlons de nos anciens, vous savez, les anciens combattants… Leur couleur fut d’abord celle de la crasse, de la peur, celle de la sueur et du sang, le reste…
Je n’irai peut-être pas voir le film, l’actualité récupère tout et le marketing déforme les vrais propos… Non, un matin, j’irai déposer sur une tombe anonyme, un bouquet de fleurs… Ni bleues, ni blanches, ni rouges… Roses comme l’amour et la vie…
Ils s’appelaient, Momo, Rachid, Nguyeng, Yvon, Jean, Otto, John, Samuel, Takeshi… Ils ont eu peur en Normandie, à Berlin, à Dachau, à Sarajevo… Ils continuent de tomber en Irak, En Afrique, En Amérique du Sud…
Ce sont des hommes, des êtres humains, ils veulent vivre, tout simplement…
« Tous les hommes ont les mêmes droits... Mais du commun lot, il en est qui ont plus de pouvoirs que d'autres. Là est l'inégalité »
Aimé Césaire
« Mimoun il a bientôt 40 ans
Mais il est toujours chez sa mère
C'est parce qu'elle est un peu malade
Depuis qu'elle a perdu son père
Et comme c'était lui le plus grand des fils
Il est parti bosser
À l'école, il s'débrouillait bien
L'aurait bien voulu continuer
Comme si la vie s'était posée sur lui
En lui disant "toi tu bouges pas
Les trucs jolis c'est pas pour toi »
Mickey 3 D – Mimoun Fils de Harki

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
"La seule arme que je tolère, c'est le tire-bouchon"
Jean Carmet
Revenir en haut Aller en bas
http://metamorphause.free.fr/pascal.html
 
Chroniques du Houtland - 27 septembre 2006
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Chroniques du Houtland - 04 octobre 2006
» Chroniques du Houtland - l'alouette en colère
» Citation du jour - Mardi 19 Septembre 2006
» Citation du jour - Vendredi 01 Septembre 2006
» Citation du jour - Jeudi 21 Septembre 2006

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum poétique :: LES LITTÉRATURES :: Vos Récits :: Nouvelles-
Sauter vers: