Et les ans ont passé...

Il n'avait que sept ans, ce tout petit bout d'homme
Venant de la cité, pas plus haut que trois pommes,
Il amenait ici son air de désespoir,
Sa frêle silhouette et son tablier noir.

L'assistance en ce jour, le plaçait en montagne,
Pour qu'il forcisse un peu, près de la chaude Espagne,
A l'école il irait, mais aussi aiderait
A garder les moutons, sécher le foin des prés,

Tous les petits travaux que réserve la ferme
Et que les paysans ne menaient pas à terme.
Il apprit la vie rude au climat âpre et dur,
Mais découvrit les bois, les torrents et l'air pur.

Il reçut du fermier, taillé dans une branche,
Un merveilleux sifflet, et pour la neige blanche,
Une luge de bois, filant comme le vent,
Quand les frimas d'hiver interdisaient les champs.

De la patronne enfin, il apprit la tendresse,
La bise du matin, une brève caresse,
Une attentive main nouant son cache-nez,
La confiture aussi au petit déjeuner.

Il fut le compagnon des jeux de mon enfance,
Quand les beaux jours venaient, quand nous avions la chance
Qu'il eut quelques loisirs, qu'on lui donne le temps
Et qu'un destin clément le garde là longtemps.

Et les ans ont passé, et la fermière est morte.
Allant au cimetière et refermant sa porte,
Son mari reconnut dans l'homme qui pleurait,
L'enfant que l'affection aujourd'hui ramenait.

magnifique Jeannie

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Bruine

Bonjour et merci Bruine,

C'est une récente rencontre fortuite avec cet homme que je revois toujours sous ses traits d'enfant, qui est venue raviver mes souvenirs de cette lointaine époque.

Amitiés
Jeannie.

C'est un très beau morceau de vie dans lequel s'associe à merveille :
amour parentèle et souvenirs d'enfance.
Beaucoup trop d'enfants sont privés de ces instants de tendresse.
Deux Cœurs

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
Et les ans ont passé... Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Bonsoir et merci Gérard,

A cette époque d'après guerre, plusieurs petits orphelins ont été placés dans des fermes et certains ont eu la chance - malgré l'aide qu'ils devaient fournir- de trouver une seconde famille.
La vie était dure pour tous. Je n'ai jamais oublié mon petit compagnon de jeux.

Amicales bises
Jeannie.

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