Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
Forum poétique
Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
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CELAYA Gabriel - La poesía es un arma cargada de futuro
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LKazan Grimoirien
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Sujet: CELAYA Gabriel - La poesía es un arma cargada de futuro Dim 29 Mar 2015 - 17:08
Gabriel Celaya (1911-1991)
Interprété par Paco Ibañez :
La poesía es un arma cargada de futuro
Cuando ya nada se espera personalmente exaltante, más se palpita y se sigue más acá de la conciencia, fieramente existiendo, ciegamente afirmando, como un pulso que golpea las tinieblas,
cuando se miran de frente los vertiginosos ojos claros de la muerte, se dicen las verdades: las bárbaras, terribles, amorosas crueldades.
Se dicen los poemas que ensanchan los pulmones de cuantos, asfixiados, piden ser, piden ritmo, piden ley para aquello que sienten excesivo.
Con la velocidad del instinto, con el rayo del prodigio, como mágica evidencia, lo real se nos convierte en lo idéntico a sí mismo.
Poesía para el pobre, poesía necesaria como el pan de cada día, como el aire que exigimos trece veces por minuto, para ser y en tanto somos dar un sí que glorifica.
Porque vivimos a golpes, porque apenas si nos dejan decir que somos quien somos, nuestros cantares no pueden ser sin pecado un adorno. Estamos tocando el fondo.
Maldigo la poesía concebida como un lujo cultural por los neutrales que, lavándose las manos, se desentienden y evaden. Maldigo la poesía de quien no toma partido hasta mancharse.
Hago mías las faltas. Siento en mí a cuantos sufren y canto respirando. Canto, y canto, y cantando más allá de mis penas personales, me ensancho.
Quisiera daros vida, provocar nuevos actos, y calculo por eso con técnica qué puedo. Me siento un ingeniero del verso y un obrero que trabaja con otros a España en sus aceros.
Tal es mi poesía: poesía-herramienta a la vez que latido de lo unánime y ciego. Tal es, arma cargada de futuro expansivo con que te apunto al pecho.
No es una poesía gota a gota pensada. No es un bello producto. No es un fruto perfecto. Es algo como el aire que todos respiramos y es el canto que espacia cuanto dentro llevamos.
Son palabras que todos repetimos sintiendo como nuestras, y vuelan. Son más que lo mentado. Son lo más necesario: lo que no tiene nombre. Son gritos en el cielo, y en la tierra son actos.
(Gabriel Celaya, Cantos iberos)
La poésie est une arme chargée d'avenir
Quand sur le plan personnel on n'attend plus rien d'exaltant, mais que plus on palpite et que plus on dépasse les limites du conscient, on continue sauvagement d'exister, aveuglément d'affirmer, comme un pouls qui martèle les ténèbres,
quand on regarde en face les yeux clairs vertigineux de la mort, on dit des vérités : les barbares, les terribles, les tendres cruautés.
On dit les poèmes qui enflent les poumons de ceux qui, asphyxiés, demandent à exister, demandent du rythme, demandent des lois pour juguler les débordements.
Avec la rapidité de l'instinct, avec l'éclair du prodige, comme une magique évidence, le réel se change pour nous en l'identique à soi-même.
Poésie pour le pauvre, poésie nécessaire comme le pain quotidien, comme l'air que nous exigeons treize fois par minute, pour exister et autant que nous sommes marquer un acquiescement qui glorifie.
Parce que nous vivons sous les coups, parce que c'est à peine s'ils nous permettent de nous dire tels que nous sommes, nos chants ne peuvent être sans péché, un ornement, c'est pourquoi nous touchons le fond.
Je maudis la poésie conçue comme un luxe culturel pour les indifférents qui, se lavant les mains, se désengagent et s'évadent. Je maudis la poésie de celui qui ne prend pas parti jusqu'à en être souillé.
Je fais miennes les erreurs. Je sens en moi tous ceux qui souffrent et je chante comme je respire. Je chante, je chante, et en dépassant mes propres peines, je me grandis.
J'aimerais vous rendre vie, stimuler de nouveaux actes, et j'utilise à cette fin la technique à ma portée. Je me sens un ingénieur du vers et un ouvrier qui avec d'autres sert l'Espagne de l'acier.
Telle est ma poésie : une poésie-instrument à la fois expression de l'unanime et de l'aveuglement. Telle est-elle, une arme chargée d'avenir exponentiel qui te vise au cœur.
Ce n'est pas une poésie distillée goutte à goutte. Ce n'est pas un beau produit. Ce n'est pas un fruit parfait. C'est semblable à l'air que tous nous respirons et c'est le chant qui donne de l'ampleur à ce que nous portons en nous.
Ce sont des mots que tous nous nous approprions et ils parcourent les espaces. Ils en disent plus que ce qu'ils mentionnent. Ils sont l'indispensable : ce qui n'a pas de nom. Ce sont des cris lancés vers le ciel, et sur terre ce sont des actes.