Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
Forum poétique
Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
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Sujet: Somos cinco mil (Estadio Chile) - Victor Jara Dim 4 Jan 2015 - 15:45
La dernière chanson de Victor Jara, sauvegardée clandestinement.
Somos cinco mil aquí en esta pequeña parte de la ciudad. Somos cinco mil. ¿Cuántos somos en total en las ciudades y en todo el país? Sólo aquí, diez mil manos que siembran y hacen andar las fábricas. Cuánta humanidad con hambre, frío, pánico, dolor, presión moral, terror y locura.
Seis de los nuestros se perdieron en el espacio de las estrellas. Uno muerto, un golpeado como jamás creí se podría golpear a un ser humano. Los otros cuatro quisieron quitarse todos los temores, uno saltando al vacío, otro golpeándose la cabeza contra un muro pero todos con la mirada fija en la muerte. ¡Qué espanto produce el rostro del fascismo! Llevan a cabo sus planes con precisión artera sin importarles nada. La sangre para ellos son medallas. La matanza es un acto de heroísmo. ¿Es este el mundo que creaste, Dios mío? ¿Para esto tus siete días de asombro y de trabajo? En estas cuatro murallas sólo existe un número que no progresa. Que lentamente querrá más la muerte.
Pero de pronto me golpea la consciencia y veo esta marea sin latido y veo el pulso de las máquinas y los militares mostrando su rostro de matrona llena de dulzura. ¿Y México, Cuba y el mundo? ¡Qué griten esta ignominia! Somos diez mil manos menos que no producen. ¿Cuántos somos en toda la patria? La sangre del compañero Presidente golpea más fuerte que bombas y metrallas. Así golpeará nuestro puño nuevamente.
Canto, qué mal me sales cuando tengo que cantar espanto. Espanto como el que vivo como el que muero, espanto. De verme entre tantos y tantos momentos de infinito en que el silencio y el grito son las metas de este canto. Lo que veo nunca vi. Lo que he sentido y lo que siento harán brotar el momento...
(Estadio Chile, septembre 1973)
Nous sommes ici cinq mille dans cette infime partie de la ville. Nous sommes ici cinq mille. Combien d'entre nous au total dans les villes et à travers le pays? Rien qu'ici, dix mille mains qui semaient et faisaient tourner les usines. Quel nombre d'humains livrés à la faim, au froid, à la panique, à la douleur, à la pression morale, à la terreur et à la folie.
Six d'entre nous se sont perdus dans l'espace des étoiles. L'un mort, l'un battu comme jamais j'aurais cru qu'on puisse frapper un être humain. Les quatre autres ont voulu fuir toutes les terreurs, tantôt en sautant dans le vide, tantôt en se brisant la tête contre un mur mais tous regardant la mort en face. Quelle horreur produit le visage du fascisme ! Ils appliquent leurs plans avec une précision diabolique sans état d'âme. Le sang répandu est pour eux décorations. Le meurtre est un acte d'héroïsme. Est-ce là le monde que vous avez créé, Mon Dieu ? Est-ce là le but de vos sept jours d'émerveillement et de labeur ? Dans ces quatre murs il n'existe qu'un nombre qui ne progresse pas. L'antichambre de la mort lente.
Mais tout à coup ma conscience me fait mal et je vois cette marée au pouls brisé et je vois le pouls des machines et l'armée montrant son visage de matrone plein de douceur. Et le Mexique, Cuba et le monde ? Comment réagir à cette atrocité ! Nous sommes dix mille mains de moins qui ne produisons plus. Combien sommes-nous à travers la patrie ? Le sang du camarade-président frappe plus fort que les bombes et la mitraille. De même frappera notre poing de nouveau dressé.
Chanson combien imparfaite quand il me faut chanter l'horreur. L'horreur comme celle que je vis comme celle dont je meurs, l'horreur. A me voir parmi tant d'autres instants infinis quand le silence et les cris sont les objets mêmes de cette chanson. Je n'ai jamais vu ce que je vois. Ce que j'ai ressenti et ce que je ressens marquera l'instant ...
(Traduction personnelle - LKazan)
Interprété par Isabel Parra :
Dernière édition par LKazan le Mer 17 Aoû 2016 - 10:55, édité 3 fois
LKazan Grimoirien
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Nombre de messages : 278 Age : 83 Localisation : Bruges Date d'inscription : 19/10/2014
Sujet: Re: Somos cinco mil (Estadio Chile) - Victor Jara Jeu 22 Jan 2015 - 15:38
En hommage au général d'aviation Sergio Poblete Garcés (1918-2011) qui, détenu, torturé, exilé et déchu de sa nationalité, n'a cessé de se battre contre la junte fasciste.
A voir : le film "Il pleut sur Santiago" (1975), d'Helvio Soto.