L'enfant des collines (suite 18)

Suite 18

Débarquèrent en août, quelques lépreux repris
Dans les hameaux crétois ,qui vite s'installèrent
dans les maisons debout,  mais qu'ils rafistolèrent
Avec les habitants, sans être des proscrits.

La solidarité sur l'île n'était  vaine
Et nul ne  regardait les ravages du mal
Car chacun arborait le  stigmate fatal
De cette infirmité pouvant créer la haine.

Magdaléna reçut tout près du grand bassin
Le plus grand des hangars et dans l'unique salle  
Donnant sur le jardin où la ciste s'étale
Elle reprit son travail   de coiffure et de soin.

Son échoppe étant pour elle bien trop grande
Avec un perruquier elle la partagea  
Alors dans ce salon vite l'on galégea
Sur des liaisons mais sans qu'on ne les  gourmande.


Sa boutique bientôt devint indispensable
A la fille  voulant révéler sa beauté
A quelques gars du coin  en passant à côté
Tout en lui souriant pour paraître agréable.

Talonné  par la mort on vivait cet amour
Sans se préoccuper enfin des  commérages  
Comme cela se passait dans les autres villages
Où perdre son honneur las c'était pour toujours.