Une journée comme les autres

Une journée comme les autres

Le regard aux aguets, tout en scrutant la rade
Il tournoie sans fin   silencieux et noir
Vrillant le ciel trop bleu, bien loin de son perchoir
En surveillant de près une belle dorade.

Tel un éclair d’acier, il voit  en transparence
Le poisson pourchasser, en marge de ce ban,
Un frétillant colin et en le surplombant
L’aigle fondra sur lui dans une fulgurance.

Un bateau fend les flots, et son criant cortège
D’Albatros détrousseurs de déchets poissonneux,
Vient troubler un instant le vol vertigineux,

De cet oiseau de proie qui plane tout là-haut,
Et qui, patiemment, attend la fin du siège
Pour piéger dans son bec un bleuté maquereau.