La voix interne

Je n'étais qu'un fétu de paille
Emporté dans les tourbillons
D'une vie pleine de vertiges
Si maigres furent mes semailles
Qu'en remontant dans mes sillons
Je ne vois que vagues vestiges

Une petite voix interne
Me susurrait ta vie est terne
Si éphémère est le printemps
Pendant qu'il en est encor temps
Tu devrais sortir du système
Pour aller dire simplement
A tous les êtres que tu aimes
Que tu les aimes

Que d'arrivées, que de départs
Que de chimères pourchassées
Depuis le jour de ma naissance
Que de baisers perdus; épars
Que de limites dépassées
Pour si petite connaissance

Et puis toujours la voix interne
Qui susurrait ta vie est terne
Si pur est le beau sentiment
Si rare l'émerveillement
Tu devrais sortir du système
Pour aller dire simplement
A tous les êtres que tu aimes
Que tu les aimes

Au diable les beaux artifices
Les longs silences, les pudeurs
La vie trépidante surfaite
Pour un décevant bénéfice
Insupportable est la lourdeur
De l'âme face à ses défaites

J'ai pris au mot la voix interne
Ma vie est de moins en moins terne
Je vois aux rayons du matin
Se rallumer des feux éteins
J'ai tourné le dos au système
Heureux de pouvoir simplement
Dire à tous les êtres que j'aime
Que je les aime

Notre âme souvent a raison
Quand elle crie de sa prison.
Heureux celui-là qui l'écoute
Sans opposer le moindre doute.
Ah ! S'évader de tous systèmes
Se laisser aller simplement
À n'écouter que ceux qui aiment
Dire qu'ils aiment !