L'Antre du Lynx

“Du hast dich gewiss auf den Rücken gelegt” Novalis

Sous un chêne ancien dont les racines affleurent
Au plafond du boyau par où il faut ramper
Couché sur le dos, posture au rituel danger,
S’ouvre une grotte dont les stalactites pleurent.
C’est au fin fond d’une sylve crépusculaire
En laquelle souvent je m’aventure, un soir
Parmi les murmures obscurs qui feraient couard
Planant de Wotan la légende millénaire.

Joël Gissy
www.joelgissy-poesie.com

On s'y croirait presque !

Brrrr...moi, je veux bien t'accompagner mais seulement jusqu'aux portes de ton poème.
C'est qu'il est impressionnant ce Wotan. En plus je n'aime pas la nuit.
J'ai vraiment aimé ce poème plein de mystères.
Merci

Bonsoir Joël,

"Couché sur le dos, posture au rituel danger,"
Pourquoi, cette posture est un "rituel" danger ?

C'est juste pour information personnelle...

Sinon, j'ai bien aimé rentré dans cette grotte... Je suis un peu spéléologue sur les bords.

Merci !

Je ne suis pas trop comme Sac à puces.... Un peu claustro, moi et pourtant fascinée par les cavernes !

La position sur le dos ce n'est pas pour rien qu'elle est une position de soumission mettant en exposition les organes vitaux et puis ramper sur le dos, pas rapide. D'instinct, on se met en chien de fusil face au danger.

Pourtant les spéléo utilisent souvent cette position pour progresser dans les boyaux.

Joël, J'aime beaucoup ce texte qui nous emporte dans l'antre de la bête

En plus, vous allez rigoler, j'étais en costume de lin beige ! J'ai vu le lynx sortir du boyau et m'y suis engouffré en m'accrochant aux racines de l'arbre. J'aurais pu me faire bien déchiqueter...
Sac à puces, merci de ta curiosité. La réponse est dans la citation en sous-titre. Elle est extraite de l'unique roman de Novalis, Heinrich von Ofterdingen: lorsqu'il raconte ses visions à sa mère, elle lui répond qu'il s'est sûrement endormi sur le dos. L'idée, comme l'a d'une autre manière évoqué Anje, est le danger de cette posture tant sur le plan physique que spirituel. Vulnérabilité face aux esprits, voyage astral, viol de succube... etc. Voilà le sens de la référence.
Iloa, Wotan est un dieu inquiétant, c'est archétypique, et donc tout naturel que les Anciens l'aient associé à la poésie: il a sacrifié un oeil, comme Horus, pour offrir l'écriture aux humains.
Grand merci à tous.
Joël