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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 Gradus ad Parnassum…

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Frollo
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MessageSujet: Gradus ad Parnassum…   Gradus ad Parnassum… EmptyVen 22 Fév 2013 - 21:55

Vu que je suis un peu à l'initiative de ce sous-forum, je me dois de vous présenter ma vision (ou conception) de la poésie, ce serait la moindre des choses après tout.

En guise d'introduction, je dirais qu'il existe X arts : la peinture, la sculpture, l'architecture, la musique, la prose (pour moi, c'est l'art de manipuler les auditeurs grâce au langage prosaïque, art oratoire en quelques sortes, qui est aussi utilisé dans les romans… sauf quelques exceptions…) et la poésie. Cette dernière nous important, je passe sous silence mes goûts sur les autres arts, ne m'en voulez pas, mais si vous me posez la question je vous répondrai avec plaisir.

Sachez que dans le fond, je rejoins l'avis de Hegel sur de nombreux points, quelques autres sur lesquels je ne suis pas forcément d'accord mais qui sont, avouons le, durs à contredire car c'est quand même LA figure de la philosophie sur le plan de la réflexion sur la poésie, sur l'art en général.

Comment est-ce que je vois la poésie ? Tout simplement comme étant libre. Elle nous laisse le plaisir de nous exprimer, elle nous laisse aller à notre liberté créative, et ce plaisir et cette liberté créative se manifestent tout deux dans l'imagination. Pourquoi ? Car vous avez besoin de l'imagination pour retranscrire l'expérience en images, et ces images se doivent d'être concrètes et originales, doivent faire preuve de "subtilité", comme disait Bucéphale à Anje, point que je défendais parce que ce qui, selon moi, fais la beauté des poèmes romantiques que l'on résumerait tous avec ces concepts que sont la "tristesse", la "mélancolie", la "perte de l'être cher", le "spleen" et l'envie de "suicide" ou de "déprime universelle" ou "vague à l'âme", ce qui les différencient les uns des autres et fait toute leur beauté, ce sont les images qu'ils emploient, la finesse de leurs mots, de leurs images, du concret qu'ils mystifient en des vers limités par leur métrique des concepts qui nous emprisonnent dans le langage prosaïque (le lever de soleil, c'est un concept, mais "Lorsque se leva l'Aurore aux doigts de rose" du grand Homère, ça c'est une image pleine de beauté, mais nous avons que trop usé de cette périphrase qui, pour certains fatalement, se retrouve insipide et sans intérêt).

Selon Hegel, la poésie ne doit pas être au service de quelque chose, sinon elle se met en danger. En ce sens, la poésie engagée ou les satires ne sont pas poésie. Pourtant, j'ai envie de dire que la poésie reste au service du cœur et de l'expérience, qu'elle est au service de notre devoir de poëte : guider un peuple, lui décrire ce qui nous entoure, mais aussi lui décrire ces sentiments qui se remuent en nos âmes, qui nous déchirent et qui, pour certains, les tuent.

Par ailleurs, la poésie demande un usage virtuose du langage. Si vous vous cantonnez au langage prosaïque, votre tentative n'est qu'un vain échec. Je ressens cet échec dans mes premiers vers, même dans les premiers chants de mon poème — dont je ne citerais pas le nom car je ne fais que le citer à tout va dès que j'en ai l'occasion, bien que le chant II reste à mes yeux une prouesse technique, mais les mots ne suivent pas — et je vais être amener à repenser mes images, à ré-imaginer ma situation, à recréer ce monde disparu. Elle nécessite un usage très fin du langage, un usage virtuose qui doit se détacher du langage prosaïque, du langage de tout les jours, celui de la rue. C'est ce qui fait aussi que peu de gens peuvent comprendre la poésie. Souvent je vois des personnes, que je ne citerais pas, se plaindre des poèmes de Joël Gissy car ils sont incompréhensibles, c'est parce qu'il use d'un langage autre que celui qu'on utilise, il use d'un langage poétique, de sa poésie dirais-je plutôt, parce que je ne pense pas que nous ayons la même vision de la poésie tout de même, et il doit avoir d'autres observations à partager sur ce point, donc je vais éviter de parler à sa place.

La poésie repose sur le concret, sur nos vécus, mais ce n'est pas pour autant qu'elle doit être subjective individuelle à 100%. Si c'est le cas, elle ne parlera qu'à nous, et ce sera un échec. Non. La poésie doit être subjectivité générale, universelle. Je m'explique. Madame nous quitte parce que nous sommes trop bien pour elle, par exemple, mais nous ne sommes pas les seuls à vivre une expérience de ce genre. Bien au contraire ! Donc il faudra éviter de tout ramener à sa personne. Parler de ses sentiments, les rendre vivants par des images, mais pas décrire de fond en comble la maison, les traits des visages, des expressions… il faut laisser des zones de flou artistique, comme en peinture ou en photographie, afin que le lecteur intelligent puisse imaginer lui-même la scène, peut-être revoir sa dame, revoir sa maison, ou revoir cette rue où elle l'a abandonné à son cruel destin. Vous me suivez ?

Il ne faut, à mon sens, ne pas utiliser la poésie comme un moyen de provoquer des vagues de passions au lecteur. Mettre de côté l'œuvre pour viser les effets, ce n'est plus de la poésie à mon sens, c'est lui donner un coup de poignard. "C'est au poète qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères", nous dit Hegel, et ces mystères doivent parler au lecteur, qui sera ému, mais qui gardera contrôle sur ses sentiments : il devra ressentir, frissonner, mais jamais il ne devra fondre en larme, balancer l'ouvrage sous l'effet de la rage que produit le souvenir, etc… il faut qu'il y ait catharsis.

Le poëte, comme je l'ai dis, doit dévoiler les tréfonds de l'âme. Mais pour cela il lui faut l'expérience. De l'âge ? Sûrement, le poëte doit être vieux, non jeune (selon Hegel), sauf que je crois que le jeune a justement cette fougue ou cette spontanéité qui se perd avec le recul de l'âge sur un événement qui s'éloigne de plus en plus. Quoiqu'il en soit, il doit s'exprimer sur l'expérience qu'il a connu, vécu. Il ne lui servira à rien de s'inventer un voyage à Marseille et une nuit dans un Casino de Las Vegas s'il n'a jamais quitté son bled pommé dans le trou du cul de la France, il en ressortirait un résultat plat, insipide encore — sauf si la ville invoqué dans le poème a une valeur symbolique : parler de Venise, ville des amoureux, et la décrire comme étant engloutie, petit parallèle à la fin d'Atlantide, vous avez un résultat symbolique puissant qui parlera à toute personne cultivée ! — et vous perdrez un lecteur qui serait allé en ces lieux et qui se dirait que votre texte, bah c'est de la bouze en boite quoi, un simple produit de marché pour se faire du pognon.

La représentation dans la poésie… que dire… le langage ne doit pas être un moyen dans l'expression poétique. Dans l'expression prosaïque, oratoire, je ne dis pas non. Mais dans l'expression poétique, elle ne l'est pas, point. Elle vise son accomplissement dans le poème, son but est le poème. Le poème doit représenter, les mots doivent être porteurs d'images ; l'expression poétique restaure le sens des mots que l'usage aura usé : une plage, on l'utilise à longueur de temps l'été quand on habite près de la mer, et ce mot devient tellement banal qu'il n'est même plus beau, mais, en poésie, on peut restaurer ce mot, lui rendre toute sa splendeur, sa signification. Vous me suivez ? Donc l'expression poétique ne fait pas appel au concept, loin de là, il restaure le référent, ce à quoi on pense quand on parle de tel ou tel mot. La poésie est donc un arrêt sur les mots, sur les images.

La poésie, la conception de la poésie que je partage, c'est qu'elle rend les choses présentes, qu'elle nous les donne sur un plateau en convoquant l'imagination. Je citerais "Green" de Verlaire de Romance sans paroles :

Citation :
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'aime particulièrement ce quatrain. Remarquer l'épreuve barbare que subit le poëte en présentant à sa destinatrice son cœur encore battant. La violence de l'offrande sacrificielle (on peut penser aux aztèques qui réussissaient à extirper le cœur des gens, toujours vivants, encore battant avant de l'arracher aux artères). Il se met à la merci de l'autre, lui remet sa vie. On peut aussi penser au cœur du Christ offert, et donc à l'image christique du sacrifice de soit. Il a une attitude d'adoration de la femme, et de dépréciation de soi ("humble présent").
Tout ceci est une expérience individuelle, dans l'image, pas dans le sens direct des mots (il ne s'enlève pas le cœur du corps, du moins l'histoire n'a pas retenu ce détail), mais la manière qu'il a de l'écrire, comment il nous présente son poème ("voici"), il nous donne de l'universel, et nous nous identifiant, amoureux que nous sommes à notre dame.

Le soucis de l'image, comme je le disais, c'est qu'elle doit-être subtile. Pour cela, elle doit à la fois être concrète et neuve, elle doit être surprenante et juste (viser la vérité).

Pour finir, je dirais que l'expression poétique doit être contenue par une forme qui lui donne le mouvement et le rythme. Elle doit avoir une forme logique, et donc pensée. Du versifier en soit, ou du moins une architecture mathématique, calculée. Gérard nous a donné un lien d'un de ces poèmes avec des vers assez impressionnant, je doute que des poëtes aient déjà écris sur des vers aussi long, mais c'était un choix de Gérard et il y a ajouté des détails minutieux et mathématiques, techniques. Du vers libre, si cela n'a aucun sens, c'est à proscrire. Il faut, selon moi, choisir : vers ou prose, mais pas vers libres (sauf si ceux-ci ont une unité d'ensemble : regardez les Fables de La Fontaine, tout les vers sont des vers de 6, 8, 10 ou 12, plus globalement des vers pairs, et ils sont au service de la métrique qui met en valeur certains vers au passage).

J'espère ne pas vous avoir assommé avec ce long laïus et qu'il vous aura tout de même donné quelque plaisir à la lecture.

Merci de votre attention, et au plaisir de répondre à vos interrogations,

Frollo.

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« C'est au poëte qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères. […] C'est que le poëte est le premier qui ouvre la bouche à sa nation, et vient en aide à sa pensée en lui donnant une forme dans le langage. »

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MessageSujet: Re: Gradus ad Parnassum…   Gradus ad Parnassum… EmptyVen 22 Fév 2013 - 22:53

hello! frollo!

Merci pour cette présentation que tu nous devais d"ailleurs comme tu le dis lol
Tu as bien fait de créer cette rubrique, elle permet de mieux nous connaître et de mieux commenter les textes soumis.
Je n'adhère pas 90% des affirmations que tu énonces, toutefois les 10% restant de convictions partagées devraient suffire à nous apprécier, nous commenter et nous critiquer d'une manière respectueuse, j'en suis persuadé :)
Mais il ne faut pas oublier que l'enrichissement par nos différences se doit d'être réciproque si l'on veut promouvoir un rassemblement autour de notre belle langue.
Un peu comme dans un couple, des sacrifices qui deviennent des compromis auxquels on adhère au final sans pour autant y perdre son âme. Tout l'art de l'équilibre avec pour condition première, l'amour de l'autre.

Je souhaite que toutes et tous partagent ainsi mon point de vue.

Donc au plaisir de te lire, de te critiquer ou d'être critiqué.

Très amicalement

Tof


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MessageSujet: Re: Gradus ad Parnassum…   Gradus ad Parnassum… EmptySam 23 Fév 2013 - 0:16

La Bruyère disait que c'était un métier que d'écrire un livre… on pourrait en dire de même pour le peintre qui peint sa toile. Et donc, j'en conclu que poëte aussi est un métier, lourd, pesant, exigeant, mais qu'il reste un métier qui produit, au final, un objet sensible, profond, esthétiquement beau et non commercial : le poème.

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MessageSujet: Re: Gradus ad Parnassum…   Gradus ad Parnassum… EmptySam 23 Fév 2013 - 0:39

Frollo a écrit:
La Bruyère disait que c'était un métier que d'écrire un livre… on pourrait en dire de même pour le peintre qui peint sa toile. Et donc, j'en conclu que poëte aussi est un métier, lourd, pesant, exigeant, mais qu'il reste un métier qui produit, au final, un objet sensible, profond, esthétiquement beau et non commercial : le poème.

Pourrais-tu développer s'il te plait je n'ai pas bien compris ce que tu voulais exprimer ici... Confus

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MessageSujet: Re: Gradus ad Parnassum…   Gradus ad Parnassum… EmptySam 23 Fév 2013 - 2:43

C'est un métier que de faire de la poésie. Tu as une technique, le vers. Un ingrédient, le mot. Un rôle, ouvrir la bouche et parler.

Par la technique tu fais passer l'image, et pour faire passer le mot, tu parle.

Un sonnet c'est joli sur du papier. Par oral, c'est rythmé, surprenant, sensuel. Tu as déjà lu un sonnet bien régulier à haute voix ? Avec de belles images ? Donnes-en un que tu ne connais pas à ta femme ou à un de tes enfants ou amis par exemple, et demandes-lui de te le lire, et vois le résultat.

C'est charmant… agréable… reposant même.

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MessageSujet: Re: Gradus ad Parnassum…   Gradus ad Parnassum… EmptySam 23 Fév 2013 - 11:37

Citation :
La sphère de la poésie n'est pas en dehors du monde, rêve impossible d'un cerveau de poëte ; elle veut être justement le contraire, l'expression sans fard de la vérité, et, pour cela, il lui faut précisément rejeter le maquillage menteur de cette prétendue réalité de l'homme civilisé. […] Le Grec dionysien veut la vérité et la nature dans toute leur force, — il se voit métamorphosé en satyre.

Nietzsche, La Naissance de la Tragédie

Et à propos de l'image et du concept, une autre citation :

Citation :
La métaphore n'est pas pour le vrai poëte une figure de rhétorique, mais bien une image substitutive, qui plane réellement devant ses yeux, à la place d'une idée [concept]. Le caractère d'un personnage n'est pas pour lui quelque chose de composé de traits isolés et juxtaposés, mais une personne vivante, qui s'impose à lui, et qui ne se distingue de la vision analogue du peintre que par la vie et l'action qui restent en mouvement. D'où vient la clarté des descriptions d'Homère, tellement suggestives que celles de tous les autres poëtes ? De l'incomparable netteté de sa vision. Si nous parlons de la poésie de manière si abstraite, c'est que nous sommes d'ordinaire tous mauvais poëtes. Au fond, le phénomène esthétique est simple ; on est poëte pour peu qu'on possède la faculté de voir sans cesse un spectacle vivant et de vivre entouré de cohortes d'esprits ; et pour peu qu'on ressente l'envie de se métamorphoser soi-même, de vivre et d'agir par d'autres corps et d'autres âmes, on est dramaturge.

Nietzsche, La Naissance de la Tragédie

Sachez que Nietzsche reste tout de même bien influencé par Hegel (c'est LA source sur la réflexion philosophe sur l'art et la poésie comme je vous l'ai dis).

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