Les jeux du Cirque

Relevez haut la tête vous tous dans vos mornes cités
Vous dans vos campagnes désertées
Que revivent vos Friches orphelines d’ouvriers
Que refleurissent vos Jachères stériles de grains

Les polichinelles spéculateurs par quelques gouttes d’un visqueux élixir et quelques grossières prestidigitations emplissent de trésors volés leurs poches trop profondes.
Sous son grand dais aux couleurs acides l’histrion suant comme une vieille putain coloriée une à une arrache les pièces d’antiques usines ensevelies par une lie bouffonne puant l’opprobre.

Le pantin dans son fol délire a cisaillé les ficelles qui lui faisaient battre le cœur et dans son castelet grimace et gesticule et manœuvre un peuple embastillé dans de hautes tours qui jettent de larges tâches sombres sur le terrain vague envahi de plaies douloureuses et de rancœurs amères.

Le clown à la triste figure ne leur promet surtout pas la Lune et se prend pour la main dévastatrice d’un Dieu arrogant d’une masse privée du moindre devenir.
Il n’est plus un Homme, il n’est pas un Dieu seulement un enfant trop gâté qui détruit méticuleusement ce qu’il croit ses sujets.

Il n’entend pas sourdre le grondement d’ombres qui s’allongent sur le noir bitume.

Relevez haut la tête vous tous dans vos mornes cités
Vous dans vos campagnes désertées
Que revivent vos Friches orphelines d’ouvriers
Que refleurissent vos Jachères stériles de grains