La balle crevée

La balle crevée

C’était un soir de février
Qu’elle nous était revenue
Longtemps, longtemps on l’avait attendue
Et puis on l’avait presqu’oubliée
C’était les dernières neiges de la saison
Il faisait triste sur la maison

Je laissais ma balle crevée sous le buffet
Et mes poils sur le canapé par dépit
Sur les murs, sur le tapis
Je pissais ma détresse
Elle était partie ma maitresse
Elle nous avait quittés

C’était un soir de février
Qu’elle nous était revenue
Elle vida toutes les pièces
Elle jeta une montagne de papiers
Et mes jouets préférés
Ceux qui puaient le plus
Mis le reste en cartons
Et nous laissa d’amour dépourvu

Dis Maitresse reviendras-tu
Quand le temps sera revenu
De gober les mouches de l’été
Et les rayons du soleil
Sur le perron
… De la maison
Je sais que plus jamais
Ça ne sera pareil

Elle est revenue
Dans un coup de vent
Ce n’était pas avec un afghan
Un pékinois non plus
C’est un homme tout simplement
Je ne pouvais pas lutter

Je lui ai filé une puce
Contre une tape sur le cul
N’en fallut pas plus
Pour accepter cet inconnu
Ma maitresse, elle va bien
Depuis que je l’ai mordue

Qu’elle sache qu’en moi
Je n’ai aussi que du chien !

gentillet ... un amour de chien et l'air de rien, un texte qui est touchant.

Un animal aussi peut-être affectif surtout qu'il ne sait pas où se trouve le mal.
Belle poésie.