Exotique

-Comment ça va, ton nez ?
-Pas mal, merci, et toi ?
-Ça va. Tant mieux, quand le nez va, tout va.

C’est ainsi que l’on se salue chez les Opchipopchas, en se frottant nez contre nez et en échangeant ces paroles rituelles.

Les Opchipopchas sont un peuple profondément religieux qui vénère une montagne sacrée, le Nevatuva, aux confins d’un monde oublié des autres humains. La silhouette de cette montagne évoquant à l’évidence un nez, les anciens en firent celui de leur dieu et en retour le peuple se mit à vouer à leur propre appendice une dévotion sans faille. Fort heureusement, le rhume est chez eux inconnu ; car chaque fois qu’il arriva qu’un blanc de passage se mit à éternuer, on y vit le présage d’une épouvantable catastrophe.
Un opchipopcha se lève chaque matin avant l’aurore. Après avoir procédé à ses ablutions, il se rassemble avec ses frères sur un tertre à la sortie du village pour la prière. Quand les premiers rayons du soleil rosissent le sommet du Nevatuva, les prières s’interrompent et chacun entre dans une transe contemplative qu’entretient le prêtre en tirant de son tambour une cadence sourde et feutrée. Puis, d’un coup sec, il met fin à la transe, sort des plis de sa robe une gourde dont il répand un peu de breuvage sur le sol avant de la faire circuler parmi les villageois. C’est une boisson aromatique, légèrement alcoolisée, aux vertus magiques, qu’il prépare chaque jour dans le secret de sa case.

Bien sûr, toutes les aubes ne sont pas ensoleillées. Si le temps est vraiment maussade, l’ opchipopcha reste chez lui mais consacrera une heure de la matinée à des activités de service communautaire, en un geste expiatoire offert à la divinité. Si le temps est incertain, l’ opchipopcha se rend au tertre comme de coutume, mais plutôt que d’attendre en vain le soleil, il se lance dans le chant d’une mélopée qu’il adresse à Nevatuva pour lui rendre le sourire. Les paroles qu’on m’a traduites disent à peu près ceci :
O Grand Nez, Nevatuva
Tu vas pas t’énerver, dis
Divin Nez, viens donc par ici
Assieds-toi parmi nous, bois,
Bois et fais la nouba, et vois
Vois ton nez qui rosit

Le prêtre frappe alors son tambour sur une cadence effrénée que je vais essayer de vous transcrire, en dépit de mes carences à écrire la musique rythmique. Ça fait
Ta Toupoum Toupoum Toum Ta
Toupatatoum Toupoum
Toupatatoum Toupoum

C’est un rythme qui m’a personnellement chaque fois bouleversé. Il n’est pas rare que des femmes se mettent spontanément à danser, ou bien crient et entrent en transe. Moi, souvent, je me mettais à pleurer. On me le tolérait, mais je ne devais surtout pas renifler.

euh !!! oups j'éternue , exotique c'est le titre euh!!! il est où l'exotisme la dedans hi hi
j'ai bien aimé ton texte c'est un peu court ya pas une suite ?? en plus tu nous en apprend des choses toi,

Dis donc, Nouria, tu les connaissais, toi, les Opchipochas avant que je n'en parle? J'ai titré exotique, hein, pas érotique. La prochaine fois je fais les 2: exotique-érotique

Michel 48 a écrit:

Dis donc, Nouria, tu les connaissais, toi, les Opchipochas avant que je n'en parle? J'ai titré exotique, hein, pas érotique. La prochaine fois je fais les 2: exotique-érotique

non je ne connaissais pas Michel j'apprends avec toi on en apprend tous les jours
exotique-érotique oui pourquoi pas !! tu mettras un peu de piment ainsi :Rire:
je te taquine un peu dans ma critique ne le prend pas mal surtout
belle soirée