La brume

De quel ciel chagrin, tu entoures de mystère nos regards ?
Sœur de la pluie et du vent où tes troublantes apparitions,
Bourcent les cœurs des marins sur des récifs de brouillard,
Je parle de toi, ô brume, nuage sur le sol de ma désolation.

Ton reflet se moire sur des lacs immobiles où règne le silence,
Toute la nature est sous ton emprise et ton charme ténébreux
Nappe le grand vide où les êtres se complaisent dans l’errance,
Destin flou, triste charme, une vision d’exil pour les amoureux.

Matin ou soir, tu apparais, telle une amertume sur un jour pleuré,
Derrière tes rideaux, notre monde environnant semble s’effacer,
Tu promènes la peur dans la verte campagne et les hautes vallées,
Déployant ton indéfinissable chevelure sur nos esprits affolés.

Légère ou épaisse, selon ses humeurs, elle recèle d’infinis trésors,
Ô brume chargée d’ombres et de souvenirs qui noie notre présent,
Offrez-moi vos yeux, un temps, que je découvre la beauté du néant,
Car je veux voir dans votre humide candeur la lumière de la mort.

Alain Meyer-Abbatucci

Oh dis donc,une brume tel que tu l'as décrit est envoutante par son charme ! Elle devient vivante et en se mêlant à nos larmes, nous rend l'âme vagabonde.

J'aime beaucoup cette ambiance chargée d'ombres et de souvenirs. d'écrire si bien !

Merci BL, pour ce si joli commentaire! Un réel plaisir!
Gros bisous

Cette brume, tutoyée, impersonnelle puis vouvoyée merite bien ces multiples visages elle est telle qu'il est écrit, insondable

Merci Claude de ta réaction,
En effet, tu l'as remarqué, j'ai choisi le vouvoiement pour la dernière strophe,
j'y ai réfléchi, puis je me suis dit, pourquoi pas, instaurer une sorte de distance respectueuse avec la brume tout en lui demandant ses yeux;
Est-ce un bon choix?
Je ne sais pas , maintenant, j'hésite!

De quel ciel chagrin, vous entourez de mystère nos regards ?

Sœur de la pluie et du vent où vos troublantes apparitions,

Bourcent les cœurs des marins sur des récifs de brouillard,

Je parle de vous, ô brume, nuage sur le sol de ma désolation.



Votre reflet se moire sur des lacs immobiles où règne le silence,

Toute la nature est sous votre emprise et votre charme ténébreux

Nappe le grand vide où les êtres se complaisent dans l’errance,

Destin flou, triste charme, une vision d’exil pour les amoureux.



Matin ou soir, vous apparaissez, telle une amertume sur un jour pleuré,

Derrière vos rideaux gris, notre monde environnant semble s’effacer,

Vous promenez la peur dans la verte campagne et les hautes vallées,

Déployant votre vaporeuse chevelure sur nos pauvres têtes affolées.



Légère ou épaisse, selon ses humeurs, elle recèle d’infinis trésors,

Ô brume chargée d’ombres et de souvenirs qui noie notre présent,

Offrez-moi vos yeux, un temps, que je découvre la beauté du néant,

Car je veux voir dans votre humide candeur la lumière de la mort.



Alain Meyer-Abbatucci

En effet, c'est mieux ainsi, cela montre que tu veux aller vers l'éclaircie et ne voir que la lumière de la mort, Encore bravo.

Merci BL, Mais je ne sais pas quelle manipulation, il faut faire pour pouvoir changer un poème édité, je ne vois que l'onglet citer ou supprimer!
Si tu peux m'aider, ce serai sympa!
Bisous

Cette version est effectivement intéressante et je là préfère à la précédente, le ton désuet y est plus présent.

Un regret sur le premier vers "entourez-vous" me semblerait plus juste

Et toujours l'impersonnel dans le premier vers du dernier quatrain, "elle" pourquoi cesser de s'adresser à elle et tout à coup de parler d'elle ?

claude, de ton œil averti
Voilà, l'avantage d'un forum, des conseils avisés!
Donc si j'ai bien compris cela va donnez ceci dans sa version définitive


De quel ciel chagrin, entourez-vous de mystère nos regards ?
Sœur de la pluie et du vent où vos troublantes apparitions,
Bourcent les cœurs des marins sur des récifs de brouillard,
Je parle de vous, ô brume, nuage sur le sol de ma désolation.

Votre reflet se moire sur des lacs immobiles où règne le silence,
Toute la nature est sous votre emprise et votre charme ténébreux
Nappe le grand vide où les êtres se complaisent dans l’errance,
Destin flou, triste charme, une vision d’exil pour les amoureux.

Matin ou soir, vous apparaissez, telle une amertume sur un jour pleuré,
Derrière vos rideaux gris, notre monde environnant semble s’effacer,
Vous promenez la peur dans la verte campagne et les hautes vallées,
Déployant votre vaporeuse chevelure sur nos pauvres têtes affolées.

Légère ou épaisse, selon vos humeurs, vous cachez d’infinis trésors,
Ô brume chargée d’ombres et de souvenirs qui noie notre présent,
Offrez-moi vos yeux, un temps, que je découvre la beauté du néant,
Car je veux voir dans votre humide candeur la lumière de la mort.

Encore un très beau texte, bravo!

Je me suis amusé avec tes deux premiers quatrains

Notre voûte céleste entourée de mystère s'estompe à nos regards,
Quand le vent et la pluie, nous laissent vaporeuse votre apparition,
Berçant les cœurs noyés des marins oubliés, des récifs de brouillard.
Ô ! Brume ténébreuse, nuage sur le sol de ma désolation.

Votre reflet se moire aux lacs immobiles où règne le silence,
Dame Nature est prise et semble s'endormir au charme ténébreux.
Nappe, dans votre vide où les êtres se plaisent à vivre dans l’errance,
Destin flou... Triste charme... Une vision d’exil pour tous les amoureux.

A Sandipoete
C'est une belle version!
Comme quoi quand un poète se perd dans la brume, un autre poète réapparait!
Mais, je ne peux les utiliser car ces deux strophes sont devenues tienne!

Voici la version que j'ai mise sur mon blog:

De quel ciel chagrin, entourez-vous de mystère nos regards ?
Sœur de la pluie et du vent où vos troublantes apparitions,
Bourcent les cœurs des marins sur des récifs de brouillard,
ô brume, nuage bercé de pleurs sur le sol de ma désolation.

Votre reflet se moire sur des lacs immobiles où règne le silence,
Toute la nature est sous votre emprise et votre charme ténébreux
Nappe le grand vide où les êtres se complaisent dans l’errance,
Destin flou, triste charme, une vision d’exil pour les amoureux.

Matin ou soir, vous apparaissez, telle une amertume sur un jour pleuré,
Derrière vos rideaux gris, notre monde environnant semble s’effacer,
Vous promenez la peur dans la verte campagne et les hautes vallées,
Déployant votre vaporeuse chevelure sur nos pauvres têtes affolées.

Légère ou épaisse, selon vos humeurs, vous cachez d’infinis trésors,
Ô brume chargée d’ombres et de souvenirs qui noie notre présent,
Offrez-moi vos yeux, un temps, que je découvre la beauté du néant,
Car je veux voir dans votre humide candeur la lumière de la mort.


Alain Meyer-Abbatucci

j'aime bien le verbe bourcer, peu usité!

bourcer définition : bourcer verbe (marine) tendre une partie seulement de la voile, pour qu'elle prenne peu de vent

Oui, c'est pour cela, cela me plait d'associer ce verbe au cœur des marins!
C'est poétique