Délire du marin poète

Délire du marin poète

Étaient bredouillas, peu familiers avec ces jeux de mots.
Ils luttaient sur le pont, chahutés par les flots tumultueux,
Leur rêve de gloire envahi par la violence des dieux.
Mais voilà que surgit une belle étoile guidant ces héros,
Elle éclairait leur chemin, attisant leur brassage de flots.

Tous les poètes marins tirèrent à fond sur les cordes,
Soudés dans l'effort, frères de cœur à la blague mordante.
Ils évoquèrent les tavernes, les sirènes, tout dans l’ordre,
Malmenèrent en vers l'équipage des marins endurants.

Le capitaine, pauvre pianiste sans retenue,
Fit trinquer dans les paroles la tendre tortue.
Ouvertures à half-past mythiques et illusoires,
Les femmes apparurent, convoitises réparatoires.

Mais au refrain du chant marin, tout s'emballa,
Sous la pluie scandé, pleuvait des hallebardes
Dansez maintenant la balades des homard
Messieurs avec un bon rhum, tout s’en va,
ALER-TE !
Mais déjà la falaise, point sombre de la destinée,
Se lamentait davantage contre l'avancée de la marée.
Bribes de littérature, petites lueurs de poésie,
Le bateau ivre se perdit dans la nuit infinie.

Le phare alors éteint, tout était calme,
L'océan devint toile sombre, la vie en gamme.
Le poème marin, dans le silence du néant,
Resta vivant dans le souvenir des mauvais vents.
J M le 20/07/2023

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