La Mer Pour Mes Nuits

La mer pour mes nuits

Comment vous expliquer que ce bruit de la mer,

Barbare et lancinant berce mes insomnies,

Que sa lamentation enchante mes paupières

Et que sa profusion endort ma nostalgie.

Est ce son univers étreignant mes pensées

Qui m'amène au mystère de ma condition ?

Sa symphonie austère au rythme chaloupé

Qui s'unit en symbiose avec mon abandon ?

Je me noie dans la tourmente de sa magie

Et déclare forfait face à sa démesure

Au flottement des ses aventures alanguies ,

A la douce torpeur des rêves en sa nature.

M'enfonçant dans son ventre, m'unissant au chant

Des sirènes ondulant leur corps évanouis,

Je découvre son monde, éblouie de l'instant

Où j’atteins la lumière noire de sa nuit.

Je devine les contours d'épaves ailées

Chuchotant en mon âme sœur une armada

De dieux et de leurs mariages consommés

En d'incestueux temps, de dangereux ébats.

Un univers fossile tendu du silence

De l'épaisseur liquide d'une humeur salée.

Une liqueur mythique diluée d' encens

De mort, en chimériques allusions tremblées

J'ondulerai toujours, en osmose aux légendes

Cernée des néreides accompagnant ma trêve,

Hypnotisée de joie et de froid qui transcende,

Je descendrai encore, jusqu'à la dérive.

Je m'offrirai en naïade à son harmonie,

La porte de son temple ouverte sur le beau,

Me laisserai suspendre en sa poésie

Admirant les mirages sombres de ses eaux.

Je souhaite abîmer ma vie dans sa substance,

Enlever les rouges balises du navire.

Apaiser mon cœur meurtri en son opulence

Et à sa gorge soyeuse offrir mes soupirs.

La bonté des abysses broie ma volonté.

En son obscurité je retrouve la fin

De mon jour d’espérance et de sanglots mêles,

Sous ma mère profonde atteindrai je demain ?

Je m'endors dans l'aurore d'un idéal blanc,

Bercée par les images et les sons qui se meurent.

J'ai sombré dans la tombe, ensevelie du temps

Suspendu de l'ailleurs,

Suspendu de l'ailleurs...

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Bruine

Je devrai lire et relire ce poème, bruine car, emporté par son rythme, je n'en ai à ce stade qu'une impression magique, hallucinante. En digne bretonne, vous êtes fille d'indomptables rivages. Hôte de rivages plus calmes, je n'en partage pas moins la fascination de l'univers marin...
Merci pour ce très beau texte !
Amitiés.

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L.Kazan **

Bonsoir Bruine,

La mer comme la vie revêt tour à tour des aspects calmes et plaisants, pour venir les ravager ensuite ou parfois nous rendre nos sourires. Ce sont parfois nos émotions qu'elle nous renvoie.

Amitiés
Jeannie.

Il fallait en plus de la maîtrise littéraire un goût prononcé pour la poésie.
En effet, choisir l'alexandrin qui par sa mesure à la lecture fait sentir la régularité du ressac des vagues sur la grève était une idée magnifique.
Résultat, on est obligé quand on a commencé à lire, d'adhérer aux images que tu veux nous faire sentir.
Merci pour ce beau moment de rêverie.
Coup De Coeur Modo

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
La Mer Pour Mes Nuits Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

merci infiniment à vous trois. c'est très encourageant pour moi.
merci

superbe écrit très expressif
de la grande et profonde poésie
qu"on aime toujours savourer
un tableau marine intérieure
magnifique !
merci bruine
soleilbleu

Êtes vous tous magiciens sur ce site?

C'est beau à voir!

Merci pour cette poésie,

Merci soleilbleu et loran
Sans doute que je devais être inspirée pour ce poème. .. c'est la mer, je ne vois que ça !
Merci

Inspirée oui, je ne vois que ça!

Invité

Bonjour Bruine,

Une belle réussite qui en appelle certainement d'autres, félicitations.

Bien cordialement,
Philippe.

Une Rose

Merci beaucoup pour votre commentaire, puissiez vous avoir raison quant aux éventuels autres... sourire

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