Automne

Automne

Les échardes écarlates
De la troisième latte
Du temps
S'accoquinent les pommes
Qui se gomment
Dans les greniers
Des forêts.
Ces dernières
Tombent à terre
Rouges de leur chair
Sucrée-acidulée.
De maternelles mains
Les attendent au matin
Pour en faire des tartes
Pour les garnements en hardes
Qui étaleront sur leurs bouilles
Les fruits de la saison saoule
Par l'ivresse des vendanges
Que les hommes aux champs s'arrogent.

Plus loin des prunes
Brunes
Se balancent au vent
Des souffles errants.
Et les vestiges de l'été
Qui rouillent dans les futaies
Balancent leurs hanches
Sous la caresse de la Manche
Dont la traîne émeraude
S'érode
Sous les pluies
Des cieux en suie.

Au loin, quelques amis;
Autour de bières rousses
Partagent leur vie
De secousses,
Tous s'étreignent
De sourires complices
Qui chassent
Les voiles des femmes
Et peuplent de rires
Les terrasses finissantes
Des cafés, regardant les passantes
S'en aller ailleurs, partir
Telle la feuille dénudée.