Le rêve de l’esthétique.

J’apprécie toujours, sans réservation
L’effort de tout poète et sa composition,
Mais cependant ici je suis assez confus,
Est-ce que je me trouve devant un rebus?
Vous parlez d’esthétique en contradictions,
En dévoilant sans peine des déceptions,
Le blond, le brun, le bleu ne vous conviennent pas,
Même les pulls moelleux vous les mettez à bas,
Le Kohl? Les stiletto? … de l’imbécilité,
Tout ce qui est parure est ruse de futé,
Le trompe-l’œil pour vous ne sert qu’à rehausser,
Ces quelques traits plus sombres que vous voulez cacher.

Le parfum de vos vers, pourtant, quand je le hume,
J’y décèle enfouie la touche d’amertume,
Causée par le refus d’accepter le naturel
Burinage du temps, lui seul éternel,
De devoir utiliser ce que l’on répudie,
Pour faire briller encore les jours de notre vie,
Et compulsivement utiliser le strass,
Pour masquer le travail du méchant temps qui passe.

Vous limitez vos vues, en parlant d’esthétique,
À l’utilisation seule du cosmétique.
La recherche du beau pourtant en fait partie,
Et puisque poétesse, aimant la poésie,
Moi je vous considère, Ghislaine l’esthète,
Et elle vous va bien cette belle épithète.
Car la beauté, la vraie, est toute intérieure,
Et l’âme du poète est pour sûr sa demeure.
Quand vous regarderez de nouveau la glace,
Essayez d’y trouver la véritable face,
Celle qui vous est propre, et à travers vos yeux,
Votre âme vous rendra le portrait si précieux,
D’un être très sensible et plein de bel esprit,
Celui que je retrouve chaque fois qu’il écrit.