Descente aux enfers...et retour

De temps à autre l’âme, flanche au gré de mes humeurs,
Mon cœur alors se lance aux noirs abîmes de frayeurs,
Et dans ces entre-temps, avec d’horribles doutes aux prises,
Mon sein devient moins beau. D’intenses forces insoumises,
Tourbillons en furie, d’un visqueux, destructeur bitume,
Déferlent dans mon âme (que je pensais cette enclume,
Où je forge, en maître, ma grandeur, ma raison d’être),
Comme un maelström hideux, des profondeurs, sentiment traître,
Mes poumons et ma bouche emplis de livides écumes,
Mon cœur d’humain souffrant d’indescriptibles amertumes.
Je pressens leurs desseins, inavoués, leurs vils propos,
M’emporter dans le gouffre de leurs insanes pathos.
Mais changer mon chemin, me transformer en quelqu’un d’autre,
Partager cette couche, où le Mal, ce vilain se vautre?
Chasser la plus infime parcelle de vraie Beauté,
Pour renier Amour, Lyrisme, Bonté, Amitié?
Cesser, de la Nature d’être encore émerveillé?
Désavouer l’Azur, la rosée pure du matin,
Le firmament créé par un puissant souffle Divin?
Non!…J’aime mon prochain, et je reste ce que je suis!
Je te défie, Clotho, et aussi ta soeur Lachésis,
De tisser l’avenir, métamorphosant mon destin,
Je reprends mon enclume, et je forge mon lendemain!
Je sais, je me sens triste, oui, ce soir j’ai le cœur gros,
Mais elle n’a pas sonnée, ton heure, ô noire Atropos.
Quant à cet univers d’atroces manifestations,
De ses mondes haineux, hideuses hallucinations,
Voyez, je peux descendre, à tous vos abîmes fétides,
Regarder de mes yeux vos vilains visages livides,
Et alors remonter, aux conscients domaines du Bon,
Continuer du Bien à faire ma seule chanson,
Indemne et libéré de vos arcanes et vos poisons,
Radieux, et moi-même, sans vos contradictions.

Note: Je crois qu'il nous arrive, à nous tous, des moments où une tristesse plus prononcée nous serre la gorge et nous fait sombrer, encore que temporairement, dans un monde de doutes affreux...probablement parce que tellement de questions existentielles restent sans réponse.
C’est alors qu’il est vital de ne pas lâcher prise, pour assurer notre propre continuité. Il nous faut revenir au fondamental, à ce que l’on est vraiment, et élaborer des réponses capables de nous amener à sauter par-dessus le gouffre qui s’ouvre sous nos pieds.

Le grand écrivain et poète portugais contemporain Vitorino Nemésio a écrit : - « Puisque des options sont offertes à l’homme libre, seulement celui qui le veut choisit sa perte. »

Doute

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Descente aux enfers...et retour Liv%20(5)

Il y a plus de mystère dans un grain de sable que dans tout le savoir humain

Il y a deux choses infinies: l'Univers et la Bêtise Humaine...mais pour l'Univers, je n'en suis pas emcore certain. (Albert Einstein)

Sujet: Re: Descente aux enfers...et retour Mar 18 Oct 2011 - 15:10

La force de l'espoir
Pilier qui tient le monde
Quand on a l'âme noire
Et que la pleure inonde
Il faut savoir chercher
Au dela de nous-même
Afin de retrouver
A qui dire je t'aime
A l'instant ou l'on voit
Enfin un éxutoire
Il se peut qu'elle soit là
La force de l'espoir

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
Descente aux enfers...et retour Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Invité

Monsieur, merci pour ce poème qui m'a rappelé Le bateau ivre, et la quête d'Arthur Rimbaud dans une saison en enfer. C'est pompé sur Rimbaud! (rire)
Non pompé ou pas, c'est génial, proprement génial.

Sujet: Re: Descente aux enfers...et retour Sam 22 Oct 2011 - 17:43

Merci pour cette évoquation orphique.

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