"Le spectre de la démence" partie 8

SALON DE PEINTURE

Tableau I

C'était par un matin ferroviaire, les mâchoires impaires des pendules venaient juste
de se dévorer mutuellement dans une union à la fois mousseuse et discrète.
C'était par un teint lassant, les papillons disciplinés s'émasculaient au-dessus
des cuvettes insondables, digne énigme de l'archéologie obscène.
C'était par un vernissage géométriquement répugnant où se précipitaient cependant
des myriades d'abécédaires pour y vomir les douze boyaux de leur connaissance.
C'était un été tété d'étais hébétés, tout simplement.

Tableau II

Sur les ruines ricanantes de minuit, dansaient un prisme et une éclipse.
Sur les cimes grimaçantes de suie, se démasquait un zénith de guirlandes désolées.
Sur les pierres grinçantes de midi, une paire de lunettes s'esclaffait sobrement.
Sur les vieux âtres acérés de buis,une flamme efféminée récitait la litanie des noctambules.

Sur le papier vieux et jauni, la plume poétique étale ses rêves en offrande.
Sur l'écran clair de ma nuit, sans gêner le poète je lis de ma vue gourmande.
Sur ce concert sans aucun bruit, chanson de mots dans mon esprit tournoie
Sur le Parnasse de ma vie, mon coeur ému par tous ces cris se noie.
Merci

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
"Le spectre de la démence" partie 8 Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Merci à toi de m'avoir lu :)
Je suis content de voir que je ne suis pas qu'incompris.
J'espère que la suite te plaira ;) :

Tableau III

Ici on servait des boissons purificatrices: dans un élan de dirigeable recyclé, les groins de l'assemblée inspiraient d'indécentes gorgées d'auréoles chlorées. Et tandis que de paresseux dentifrices brossaient l'émail jadis immaculé de l'autel des neuf lyres, une meute de seringues enragées s'amusait à extraire avec précaution la moelle interstellaire d'une chrysalide argentée, dernier fossile d'un placard aujourd'hui voilé.

Tableau IV

L'heure a sonné
Dans un dernier soupir l'illusion des pinceaux achève l'ultime couche de sa muraille
douloureuse.
Désormais de scintillants boucliers recouvriront amèrement les innombrables racines du labyrinthe galactique.
Dorénavant les ovales dilatés ne croiseront plus les six cils de leurs semblables emmurés.
Dans un dernier repos, les noces des ciels et des mers se consument une suprême fois:
L'heure a sonné

Je pose la pièce manquante du puzzle
Rien ne me retient, je suis un pantin anarchiste
Les flash-back s'entrechoquent et je mastique inlassablement leurs cuisses suffocantes
On a beau m'épiler les neurones, je ne réponds pas, je reste de marbre
Au loin, une étoile succombe à son incontrôlable plongeon, je me fonds dans son sillage...

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