Novembre funêbre

On joue à exister et l’on change de masque
Quand on voit que l’espoir est devenu fantasque
Car il sait se farder.
Un beau jour, fatigué, on ressent la carcasse
Abriter des douleurs qui nous tirent grimace
Qu’on ne veut regarder.

On fait de grands détours, évitant cimetière,
Car l’on ne se voit pas sous la stèle de pierre
Et le lierre en arceau,
Dans cette caisse en bois, à notre mort livré,
Et notre corps tout froid pour toujours emmuré
Dans le noir du caveau.

Alors pour oublier que c’est dans la nature
Que ce qui a vécu finit en pourriture
Et retourne au néant
On fait semblant encor de fuir les idées noires
Alors que la frayeur nous crispe les mâchoires
Devant ce trou béant

En Novembre renaît cette grande épouvante
De voir finir ici les amants, les amantes
Arrachés à leur chair.
Alors vivons ce jour dans l’ivresse intérieure
Et tachons de donner une vie bien meilleure
A ceux qui nous sont chers

Pendant qu’on est vivant !

A ton magnifique poème !...

C'est comme un cri du coeur à l'ombre de la nuit
Pour que le mot malheur soit un mot qu'on oublie
Il faut que le néant soit aussi aboli
De la vie

Alors le mot amour remplacerait la mort
Qui n'aurait alentour plus aucun réconfort
Paix serait le géant qui serait le plus fort
Pour l'essort

merci à toi
Novembre entre en scène avec ses grands jardins fleuris que sont les cimetières

Je n'aime pas ces jardins de tristesse !...
C'est peut-être d'y être trop aller... Pour pleurer !
Mon grand-père,
Ma grand-mère,
Mon père,
Ma mère (ma douce mère) s'y sont suivis,
et j'ai l'impression d'être comme... Seul au monde.
Je suis devenu par la force des choses
Le plus vieux,
Le prochain sur la liste.
Bah ! C'est la vie... La mort, c'est la vie !...

Il pleut, dehors, il pleut. La tonnelle résonne.
Cette musique étrange entonnée par la pluie,
Où l'oeil inconsistant de la Mort se déplie
Murmure sous la peau au coeur qui s'abandonne....

Tres joli texte !


Baudelarme

Que c'est triste, mais que c'est beau !

Oui plume de saphir, ton poème me touche, je suis nouvelle et tu es une des personnes que j'aime à "déguster" comme un bon dessert.
C'est un plaisir de lire tes pensées qui rencontrent les miennes souvent dans la tristesse et dans la vérité.

très joli ce poème, et les deux derniers vers sont plein de sagesse