Plus rien ne va au vert

Plus rien ne va au vert, dans les sarcasmes gris
De l’automne fragile et les tenaces lys
Des broderies des bleus, plus rien ne va au vert.
Dans les couloirs fumants d’un éternel hiver,
Dans les Edens rêvés et nos rêves éteint,
Plus rien ne va au vert. Dans les cheveux châtains,
Aux reflets bleus, et sur les lèvres assassines
Que gercent le vent fort et les brises câlines,
Plus rien ne va au vert. Aux lointains ravageurs,
Un bateau broie du blanc, son sillon sans couleur,
Chahute avec sa proue, tandis qu’au pont fragile,
Une brosse à la main, les marins immobiles,
Epoussettes leur vestes, rien ne va au vert.
Leurs vaisseaux vont aux vents de l’océan pervers,
Dans les désastres pourpres que le Sud embrase,
Vers les marées d’or brun aux doux relents de vase…
Plus rien ne va au vert, ni les ocres lancées
Des intellectuels vers les chemins tracés
Par nos propres ennuis, ni la clameur commune
Dont le peuple pirate incendie les communes…
Plus rien ne va au vert, ni les Edens rêvés,
Nis les vrais faux jardins, où poussent des pensées
Plus vertes que des prunes, ni le gazon mort
Qu’infestent les saisons, ni le lierre qui dort,
Ni les piquantes roses qu’un sourire agresse,
Plus rien ne va au vert, les gerbes de détresse
Ont trempés notre pain, les croulements des crêtes
Que chantent les navires pris dans les tempêtes
Ont un goût de chagrin, de tendresse et de fer,
Comme le sang séché, au fond de tes yeux verts.

Rien a dire, sauf bravo^^

Bonsoir Paul

Une constatation fort bien écrit,j'aime beaucoup
Amicalement
fabien