Le troquet du port.

Le plafond disparaît, le brouillard l’a gommé ;

Bourdonnante rumeur dans la poisseuse enceinte,

Les miroirs embués escamotent leur teinte

Sur l’odeur du tabac de ce lieu mal famé.

On échange des mots, parfois en bout-rimé,

Résonne sur le zinc un tintement de pinte,

Sans faux col de niveau pour éviter la plainte

D’un quidam mécontent, au visage écimé.

L’espace d’un instant, passe la tenancière

Et dans l’obscurité de cette souricière

Une lampe se meurt, le troquet prend le deuil.

Et les vieux loups de mer ont à l’œil l’étincelle,

Ils évacuent le pont, quittant la passerelle

En évitant l’amer pour esquiver l’écueil.

.

Merci Capricorne pour la description du bar de la marine.

Cette chanson de Marcel PAGNOL accompagnera très bien le Sonnet sur ton bar :

Loin de nous ! Loin de nous les amants de l'eau claire !
Car jamais par l'alcool ils ne sont inspirés
Jamais de rouge vif leur face ne s'éclaire,
Ils ne connaissent pas l'art de vider un verre,
Et leur front, pour jamais, reste décoloré.

Jamais dans leurs yeux froids la gaieté n'étincelle
Et jamais à la nuit ils ne font résonner
Les échos endormis des étroites ruelles
Et sur les boulevards que jonchent les poubelles
À quinze pas à peine on ne peut voir leur nez !

Gloire à nous ! Gloire à nous ! Buveurs insatiables
Nous vidons tous les fûts de blondes, de sorgho
Nous connaissons quels crus sont les plus délectables
Et nous n'accepterons de rouler sous les tables
Qu'après avoir vidé la moitié d'un tonneau

Et, de loin, notre nez semble un feu d'artifice
Le soir, sur les trottoirs désertés des passants
Auprès de ses rayons tous les autres pâlissent
Et les rouges lampions des postes de police
Auprès de son éclat semble des vers luisants

Plaignons ceux qui sont morts en buvant de l'eau claire
Plaignons-les ! Car leur front ne fut pas coloré.
Leur nez ne brilla point du reflet d'une Bière
Ils ne connurent point l'art de vider un verre
Et, ignorant l'alcool, ils ont tout ignoré.

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
Le troquet du port. Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

J'ai retiré mon message précédent car le é correspond bien à une rime masculine (je faisais une erreur)
Seul les terminaisons en (e) (es) (ent) sont considérées féminines.
Ton Sonnet est donc parfait.
Le troquet du port. 200.gif?cid=6b779bc03w0bm1n7mouvhekhr08q8hd5wdfe924od22d6kzh&rid=200

Le troquet du port. 200.gif?cid=6b779bc03w0bm1n7mouvhekhr08q8hd5wdfe924od22d6kzh&rid=200

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
Le troquet du port. Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Merci Jean Marcel pour ton gentil commentaire qui me fait bien plaisir.
Amitié.

Merci Gérard pour ce joli poème de Pagnol qui ma permis de prendre une bouffée de cet air du midi que j'aime tant.
Heureux de te revoir sur le site avec tes encouragements qui nous stimulent.
Amitié.

Superbe tableau !

J'ai beaucoup aimé.

Invité

superbe tableau comme à ton habitude une plume talentueuse
bises

Merci Surfeur pour ce commentaire encourageant.
Merci Raymonde , l'écriture et en particulier la poésie sont des chars susceptibles de nous transporter.
Mon amitié à vous deux.

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