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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 OLIVARES José Pérez - La liberté conduit le peuple

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AuteurMessage
Eric 94
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Eric 94

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OLIVARES José Pérez - La liberté conduit le peuple Empty
MessageSujet: OLIVARES José Pérez - La liberté conduit le peuple   OLIVARES José Pérez - La liberté conduit le peuple EmptyDim 11 Déc 2022 - 11:29

Sur ce tableau une révolution a éclaté.
Telle que la vit Delacroix, avec ses yeux d'oiseau de mer,
sans usage pour autre chose que pour l'art,
inaptes à tout ce qui n'est pas suivre, comme un vautour,
la trace du pinceau,
mais attentifs au pouls du temps.
Delacroix n'eut peut-être pas le courage ou la volonté de se
saisir d'un fusil.
Au dernier moment, en voyant les Parisiens dresser des
barricades,
il a pris peur. Il a pensé
qu'il n'est pas facile d'offrir sa vie
à l'Histoire.
Et il a fait ce qu'il pouvait : peindre un tableau
où une poignée d'hommes – et même des enfants -
s'avancent au milieu des cadavres, des plaintes, de la mitraille.
Où une femme aussi, brandissant un drapeau,
nous interpelle.
Et comme il se savait incapable d'empoigner un fusil,
il s'est peint, dans la fumée,
une arme à la main.

Ce fut très simple.
Et le voici, avec son peuple,
qui s'avance avec l'Histoire.


LA LIBERTAD CONDUCE AL PUEBLO

En este cuadro ha estallado una revolución.
Así la vio Delacroix, con sus ojos de pájaro marino,
inservibles para otra cosa que no fuera el arte,
incapaces de hacer más nada que seguir, como un buitre,
la huella del pincel,
pero atentos al pulso de la época.
Quizás Delacroix no tuvo valor, o no quiso, empuñar el fusil.
A última hora, viendo a los parisinos levantar barricadas,
tuvo miedo. Pensó
que no es fácil entregar la vida
a la Historia.
Hizo cuanto podía hacer : pintar un cuadro
donde unos hombres – y hasta unos niños -
avanzan entre cadáveres, lamentos y metralla.
Donde una mujer, con una bandera,
señala hacia nosotros.
Y como se sabía incapaz de tomar un fusil,
se pintó en medio del humo
con el arma entre las manos.

Fue así de simple.
Y ahí está, con su pueblo,
avanzando con la Historia.


José Pérez Olivares (poète cubain né en 1949). Poème extrait du recueil intitulé Examen du guerrier (1992) traduit de l'espagnol par Claude Couffon.
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OLIVARES José Pérez - La liberté conduit le peuple
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