Je m'engageais vierge

Je m’engageais vierge

¤

Je m’engageais vierge

Dans mon sacerdoce

Pour consommer ma noce

Avec grande force

Au temple j’y déposais mon cierge

¤

Le royaume de ce Dieu

Mon président directeur général

Avait cela d’original

Qu’il accueillait l’animal

Toujours s’un sain ton élogieux

¤

Son monde était si beau

Qu’au cieux le paradis

Me semblait banni

Quand l’accueil servi

Ravivait mon courtisan ego

¤

Au tout premier rivage

Je ne vis que le faste

Des bureaux si vastes

Du personnel sans caste

Je m’élevais sur un nuage

¤

Le paradis me tendait son matin

Les chefs courtois me protégeaient

La musique des collègues me berçait

Gourmet, le réfectoire me cajolait

Le bonheur gentil me prenait par la main

¤

O paradis j’exultais en ton sein

Je ne travaillais pas, je me divertissais

Dans les rébus on venait m’aider

Et ces mots quelle grande facilité

Je rêvais qu’il puisse être toujours mien

¤

Personne ne m’avait prévenu

Que derrière des couloirs ventrus

Le rendement était t une sangsue

Qui vous suce mène le pus des verrues

Je n’ai voulu ils ne m’ont plus entretenu

¤

Et le temps m’a laissé découvrir

L’arrière cour de ce maudit enfer

Il était pas à l’abri des putrides vers

Y grouillaient les immondices de leur air

A sa porte j’ai commencé à souffrir

¤

Tout y était vilain, trop vilain

Les chefs et leur devoir de faire

Les collègues et leur mâchefer

Les résultats sautant leur barrière

Espace parfumé par tous ces aigrefins

¤

Très inquiète je me suis présentée

A ce Dieu tout puissant et si bon

Je lui ais dit dans mon sagace jargon

Que l’on m’avait caché ce fade salon

Et que seul au paradis je me devais d’évoluer

¤

O grand Dieu je ne t’ai sage reconnu

Quand tu as dit : Seul les saints

Ont droit de partage en ce bon sein

On te reproche tant de faits malsains

Repens toi et pense à être une plus value

¤

Je te l’assure tu dois faire encor plus

Sinon l’enfer du futur t’est promis

Donnes toi, donne ton corps soumis

En sacrifice aux actionnaires bénis

Le paradis leur est acquis sans retenue

¤

En enfer j’y suis descendu, quinze étages

Pour en ressortir un jour dans la rue

Mais mon opiniâtreté sera une rebelle têtue

Et ce Dieu impartial et sans retenue

Je l’ai quitté loin de son enfer, ce fut sage

¤

La vie est pénible mais qu’il est doux d’être libre

De ne plus s’agenouiller pour une prière inutile

De croire que donner son corps est un don utile

Qui cache la production de tant d’efforts futiles

Alors j’ai rejoint le paradis : L’Assedic en ma vitrine



¤¤¤