À fleur de pot

On peut rencontrer quelquefois
En s’égarant dans la nature
Une fleur à l’ombre des bois
Qui paraît si belle et si pure
 
Que l’on ferait l’inique choix
Afin que le sort la préserve
De l’emporter rien que pour soi
Loin, très loin des mauvaises herbes
 
Un peu de terre et un peu d’eau
Pour que jamais rien ne lui manque
Un peu d’engrais au fond du pot
Où jalousement on la planque
 
Un peu d’insecticide enfin
Sont optimaux les grands remèdes
Pour s’assurer de tenir loin
Les pucerons et les aèdes
 
Allez la livrer aux saisons
Au soleil, aux intempéries
La sécheresse et la mousson
Offrent des fleurs épanouies
 
Laissez la faune l’approcher
Qu’aillent butiner les abeilles
Qu’elle pousse en haut d’un rocher
Comme un phare aux teintes vermeilles
 
J’aime mieux voir ses oripeaux
Vibrer sous le coup d’un orage
Que de la voir à fleur de pot
Derrière un double vitrage

Les pucerons et les aèdes
Qu'entends-tu par aèdes ?
Sinon, j'aime beaucoup ton poème éloge à la fleur !

Bonsoir Gérard,
merci pour ton retour.
Je parlais bien du poète grec et non du moustique, bien que la question se pose quand il est question d'insecticide. En effet, ce rapprochement constitue un passage un peu grinçant où le poète est comparé à un nuisible. L'idée étant qu'en ôtant la fleur aux pucerons on en prive aussi le poète qui voudrait en faire un sujet. Tout deux recherchent donc cette fleur pour des raisons différentes.

Oui, bien sûr, mais mettre des pétales dans les villes comme y planter des arbres n'est ce pas recommandé ?

J'ai pris plaisir à te lire, Atsen !

Amicalement.

Roger.

Un joli déroulement poétique.
J'ai également été décontenancé par le mot "aède" mais je comprends mieux avec l'explication donnée.
Enfin, l'idée de préserver les fleurs poussant dans la nature (dont certaines peuvent être protégées et menacées d'ailleurs) n'est pas incompatible avec la belle initiative de planter arbres et fleurs dans les villes. Le poème et le commentaire de Roger se complètent donc parfaitement :-)
Amicalement,

Oiseau lyre

J'ai toujours l'impression que des fleurs coupées ou en pot, sacrifient quelque chose devant l'humanité.
Vivant à la campagne et au bord de la mer, la nature prend le pas en ce qu'elle a de pure. Mais laissons faire les choses et soignons (sans pesticides) tout notre végétal.