Par un soir de carnaval

Par un soir de carnaval

Au carreau lumineux de ta chambre s'incline,
Rieur et curieux le rosier indiscret,
Celui-là je le sais se moque du secret,
Il vient me chuchoter – Je la trouve divine ;

Dans l'éclair du chevet flamboient ses yeux marine,
Luisent ses boucles d'or puis son ongle nacré
Défait chaque bouton pour laisser échancré
Un corsage mutin où l'éden se devine ;

Voilà charmant récit ! Mais sais-tu confident,
Le désordre du lit et son baiser ardent
Quand soudain tout s'éteint et que la nuit soupire ?

Pour moi seul, doucement, s'entrouvre un portail
Et dans l’arc de mes bras une Vénus expire
En fous serments fuyant ses lèvres de corail ;

En délaissant le loup j'ai conquis un empire,
C'était au bal de juin un soir de carnaval
Où de simple féal je devins Perceval.

Poème retravaillé

en sonnet estrambot