Une nuit sans lune

Ma tête sur mon cou penche, tourne, gravite
Bascule, se redresse et mon regard évite
Le constat douloureux que mes mains en tremblant
Rédigent dans la nuit sur un écran trop blanc

Je suis seul et trop seul pour que jamais l’ivresse
Qu’importe le flacon se change en allégresse
Et tout me paraît vain et si lourd et ce soir
Mon lit sera ma bière et mon cœur va pleuvoir

Je me doute déjà que la nuit sera brève
Et qu’avant de plonger dans un sommeil sans rêve
Il me faudra cent fois rouler avec dépit
Ma carcasse sans voix pour trouver le répit

Mais peut-être au-delà de cette nuit sans lune
Un jour où le soleil dissipe l’infortune
Je pourrais espérer retrouver la chaleur
Et la naïveté de ces temps de bonheur

Puisqu’il faut que s’achève un instant de délire
Pourquoi ne pas écrire un rêve qu’on peut lire
Et donner à l’esprit qui se dépeint mourant
Un regain de jeunesse et l’espoir des vivants

Car je crois n’être pas dans un lit mortuaire
Et demain prendra fin comme un stade larvaire
Puisqu’en me réveillant sous l’effet d’un rayon
Je déploierai, baillant, l’aile d’un papillon

Sujet de l'insomnie bien traité... On sent l'habitude.

Envoyé depuis l'appli Topic'it