Du sang et des armes

Du sang et des armes


Je tiens à m’adresser à ces glorieux Nemrods,
Qui voient dans la nature, cet écrin d’émeraude,
Un grand terrain de jeux, de loisirs égoïstes,
Où la mort est le but tout au bout de la piste.
Je vous renie, chasseurs ! Rebus d’humanité !
Vous et vos chiens gueulards, repus d’atrocités !
A l’heure où le silence étend son aile douce,
Dans le fond des vallées, le long des feuilles rousses,
On voit toujours un con mettre fin au repos
A grands coups de fusil et aux cris des « haros » !
Si long dure l’écho des sanglantes clameurs,
Le temps que notre ivrogne apaise sa fureur.
Après la barbarie accomplie sans regret,
Le voilà sifflotant, léger et guilleret,
Malgré le sang des corps gisant à ses côtés,
Dont l’ombre du trépas efface la beauté.
Qu’il s’agisse de gueux bourrés à l’eau de vie,
De petits hobereaux possesseurs d’écuries,
Qu’elle soit à la glu, à courre ou au fusil,
La chasse est votre crime, alors soyez maudits !

C'est un point de vue sur cette activité bucolique que je partage également moi qui a longtemps vécu à la campagne !

J'adore le fond de ton poème
J'aime aussi sa forme tout en y décelant quelques petites erreurs que tu balaieras bien vite de ta manière d'écrire en côtoyant notre forum...
Comme moi ici même au début tu ne respectes pas l'alternance des rimes féminine/masculine
Au début, ça me semblait inutile
Mais quand je me suis mis à appliquer cette règle mon écriture poétique s'est agréablement améliorée grâce à la recherche de vocables que j'étais obligé d'entreprendre à chaque poème.

Bonjour Caleb, j'avoue avoir longtemps hésité à partager ce poème.
Car en effet, la charge est assez violente. Pourtant, je n'étais pas dans un état d'esprit empli d'animosité à l'égard des chasseurs. C'était une expérience d'écriture assez étrange, dans le sens où je n'avais pas d'idée précise de ce que je voulais écrire, ni dans quel sens irait le poème. Les mots sont un peu venus par eux-mêmes, et lorsque leur agencement me plaisait dans le son ou dans la rythmique des vers, j'ai retenu ces derniers. Mais, c'est vrai qu'à la fin, le tableau dépeint est des plus agressifs, et sans aucun doute largement exagéré par rapport à la grande majorité des chasseurs.
Si je suis contre la chasse par principe, étant naturaliste de métier et de passion, je n'ai rien contre les chasseurs respectueux et des lois et de la nature. J'en ai rencontré beaucoup et les échanges ont généralement toujours été intéressants et courtois. Il reste néanmoins une certaine proportion de viandars qui portent préjudice à l'image de la chasse, du fait d'une vraie volonté meurtrière ou de pratique qui, à mon sens, ne font pas honneur à la chasse (chasse à la glu, pourquoi ? ?), ou qui n'ont aucune connaissance des espèces qu'ils abattent. Ils sont probablement une minorité, mais ils existent. Il faut donc plutôt voir le poème comme une charge contre ces personnes caricaturales mais bien réelles. Après, le chasseur qui a sort balader son chien et qui ramène parfois un lièvre, parfois une perdrix ou un sanglier, aucun souci pour moi. Je ne partage pas leur activité, mais je comprends leur passion.
Voilà, j'ai bien conscience que le poème n'offre guère de distingo sur "le bon ou le mauvais chasseur", mais j'espère que ma réponse éclaircira un peu mon point de vue sur le sujet.
Dans tous les cas, merci pour ton passage sur ces lignes ou pour ta réaction.
Bien amicalement,
Oiseau lyre

Merci pour ton retour encourageant Gérard !
J'avoue que je n'avais pas connaissance de cette règle de l'alternance des rimes masculines et féminine avant de lire une de tes remarques en réponse à un poème de Caleb.
Je vais porter une plus grande attention pour déceler l'application de cette règle chez les poètes que je lis. Est-ce une règle très répandue et appliquée dans la poésie ? 
Aurais-tu un exemple de poème à me recommander qui mettrait particulièrement bien en pratique cette alternance ?
Merci pour ces conseils !
Bien amicalement,
Oiseau lyre

Va voir ici
http://spafenlorraine.unblog.fr/2010/11/28/3-lalternance-des-rimes-feminines-et-masculines/

Cher Oiseau Lyre,
j'avais bien compris la nuance. Je vis à la campagne et les sangliers sont devenus, par leur nombre, des ravageurs dont il convient de maîtriser le nombre. Je pense moi aussi que les chasseurs sont des amoureux dans l'ensemble, de la nature et qu'il ne viendrait à l'idée d'aucun d'eux de tirer sur un oiseau, ou autre, rare ou en voie d'extinction.

Je te salue en te souhaitant un bon WE,

Caleb