L'empreinte

L'empreinte

Dans la chaleur troublée du désert arabique,
Tout au fond d’un wadi où meurt une rivière,
Je voyais les gangas en groupes fantastiques
S’abattre sur les eaux épancher leur misère.
 
J’observais ce tableau à la vie éphémère
Depuis un matelas bien doux et sablonneux
Où je laissais mes doigts jouer de leur mystère,
Et tracer sur le sol des signes poussiéreux.
 
J’entrevoyais un L aux charmes langoureux,
Suivi du I troublé de mon imaginaire
Qui, avec deux L, s’envole dans les cieux,
Rallier ce A d’amour gravé dans le désert.
 
Peut-être que le vent emportera ce nom,
Dissolvant dans les airs ces quatre lettres d’or.
Mais elles resteront comme un écho profond

Au creux de ce wadi qui veille mon trésor.